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"Pas de participation" des libéraux à la permanence des soins ? L'UFML saisit l'Ordre après les propos du Pr Jouve

Alors que de nombreuses hôpitaux font face à des tensions cet été, l'UFML-S tient à rappeler que les médecins libéraux "sont au cœur de la continuité et de la permanence des soins". Le syndicat a réagi, ce jeudi 22 août, aux propos du Pr Jean-Luc Jouve, président du CME de l'AP-HM, sur Franceinfo. 

23/08/2024 Par Chloé Subileau
Hôpital
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Pour l'Union française pour une médecine libre (UFML-S), le doute n'est pas permis. Les médecins libéraux "sont au cœur de la continuité et de la permanence des soins", lance le syndicat dans un communiqué, diffusé jeudi 22 août. L'organisation du Dr Jérôme Marty réagit ainsi aux propos du Pr Jean-Luc Jouve, président du CME de de l'Assistance Public-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Alors que les hôpitaux français font face à de grandes tensions cet été, "le vrai fond du problème, c’est qu’il n’y a pas de participation de la médecine libérale et des cliniques privées à la permanence des soins", a déclaré mercredi 21 août le Pr Jouve au micro de Franceinfo. 

"Tant que l’on n’aura pas un Gouvernement, et quel qu’il soit, qui aura le courage d’imposer à la médecine libérale de participer à la solidarité nationale et à la permanence des soins, tant que les urgences des hôpitaux publics seront les seuls établissements ouverts dans ces périodes-là ; alors on aura cette problématique", a poursuivi le président du CME de l'AP-HM.

Rappelant que les difficultés des services d'acceuil d'urgences "sont la conséquence du manque croissant de lits d'hospitalisation et d'avant et du manque de soignants", l'UFML-S insiste sur la participation des libéraux au système de santé. La PDSA "est assurée par les médecins libéraux à hauteur de 97% les week-ends et jours fériés et 96% les soirs de semaine", avance ainsi le syndicat, citant des chiffres de l'Ordre des médecins.

 

L'engagement des libéraux "n'est plus à démontrer"

"Les services d’urgences des cliniques et hôpitaux privés reçoivent plus de 3 millions de patients/an dans des conditions souvent plus difficiles, avec moins de personnels soignants qu’à l’hôpital public et sans l’aide d’internes", poursuit l'organisation syndicale. Et ajoute :  "Nombre de cliniques demeurent en attente d’autorisation de l’ARS afin d’ouvrir des services d’urgences et des lignes de gardes de PDSES ont été supprimées par ces mêmes ARS."

Dans ce contexte, les médecins libéraux "ne sont pas responsables des difficultés d'organisations internes des hôpitaux, du manque de soignants et de lits", se défend le syndicat du Dr Jérôme Marty. "Par conséquent", peut-on lire dans son communiqué, "l'UFML-S réclament que soient respectés la dignité et l'honneur d'une profession médicale dont l'engagement et l'investissement ne sont plus à démontrer."

L'organisation exhorte, par ailleurs, le Pr Jouve à présenter des excuses publiques et annonce saisir l'Ordre des médecins "afin que cessent ces propos profondément diffamatoires". "Nous ne pouvons tolérer que les 120 000 médecins libéraux qui prennent en soin 95% des patients sur tout le territoire soient ainsi méprisés", conclut-il.

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Claire FAUCHERY

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3 débatteurs en ligne3 en ligne
Photo de profil de ARNAUD LEROUGE
35 points
Médecine générale
il y a 1 an
Il faut avouer qu'avec de serviles hospitaliers comme le Pr Jouve, nos politiques, fautifs depuis des générations, peuvent se rassurer, ils ne se retrouveront pas de sitôt mis en responsabilité face au Peuple de toutes les décisions qui n'ont eu qu'un effet récurrent, faire des économies court-termistes à un système assurantiel monopolistique spoliateur de richesse, totalement inefficient dans sa seule mission de sécurisation sociale (puisque créateur de pauvreté chez les travailleurs par ses prélèvements salariaux non consentis et d'inemployabilité chez les non travailleurs par les prélèvements patronaux inéquitables pour nos entreprises) mais très redistributif envers un petit mais grassouillet monde politico-syndicalo-financier, payé avec l'argent des travailleurs... Mettez la sécurité sociale et les quelques autres systèmes d'assurance maladie obligatoire en concurrence les uns avec les autres, et avec les autres assureurs, les réformes se feront pour maintenir leur petit monde en péril...
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781 points
Incontournable
Médecine générale
il y a 1 an
Généraliste thésé en 2000, j'ai, depuis, toujours participé aux gardes de secteur, en tant que rempaçant puis comme installé. Le seul secteur que j'ai connu où les libéraux ne faisaient pas de garde était couvert par SOS médecin Hyères, mais partout ailleurs (Ardèche, Dordogne, Drôme, Gard, Lot, Var, Vaucluse...) les gardes étaient assurées par des médecins libéraux. Cela fait 18 ans que je fais des gardes ici, et je trouve ces propos condescendants honteux. Ils révèlent la profonde méconnaissance du terrain par certains hospitaliers. Dans un autre domaine, un patient, dont le frère était médecin hospitalier, m'a un jour demandé "mais de quelles charges parlez-vous? De l'électricité? Mon frère m'a dit que...".. Son frère ne connaissant apparemment pas l'Urssaf, les frais de logiciels médicaux, de télésecrétariat, etc... et jugeait les 25€ de notre consultation largement suffisans. A l'heure où le système de santé s'effondre, et où le ministre de la santé et le directeur de la CNAM étalent quotidiennement un bilan d'autosatisfation sur les réseaux sociaux, à l'heure où les politiciens ne cherchent qu'à faire endosser toutes les responsabilités des défaillances aux soignants, il est urgent de cesser de nous attaquer les uns et les autres.
Photo de profil de Claire FAUCHERY
604 points
Débatteur Passionné
Endocrinologie et métabolismes
il y a 1 an
Ces oppositions incessantes public privé sont stériles, contre productives et sans objet. J'exerce dans un secteur où l'hôpital s'est effondré sur tout le secteur entre autre dans ma spécialité et nous ne sommes plus que 2 libérales à contribuer à la prise en charge des nouveaux patients. Est ce de l'envie, ce qu'on imagine que l'autre possède qui génère ces accusations? Le public envie la tranquillité du privé? et bien venez tester notre rémunération au BNC: des années avec et des années sans, pas de RTT ni congés payés. Le privé envie le statut du public ? et bien venez tester l'administration hospitalière. J'ai eu l'occasion d'occuper plusieurs postes hospitaliers et je suis à présent en libéral avantages et inconvénients des 2 côtés et bien sûr des spécificités différentes mais nous avons surtout et urgemment besoin les uns des autres et d'être forts ensemble afin de maintenir un minimum de permanence et de qualité de soins. Les stages en libéral des futurs internes devraient je l'espère permettre aux hospitaliers en particulier universitaires d'avoir une meilleure visibilité et une meilleure estime de tout le travail fourni par les médecins libéraux. Rêvons un peu et souhaitons que les prochaines générations cessent de tirer à boulet rouge les uns sur les autres.
 
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