En France, 18.1% des médecins en exercice sont nés à l'étranger
Le vieillissement des populations et l’augmentation des besoins de santé ont intensifié la concurrence internationale pour le personnel de santé qualifié. Dans un rapport du lundi 3 novembre, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) se penche sur l'évolution des flux migratoires de médecins et d'infirmiers et s'interroge sur les conséquences pour les pays d'origine, confrontés à une "fuite des cerveaux".
De plus en plus de médecins formés à l'étranger au sein de l'OCDE
"Les pays de l’OCDE dépendent fortement, et de plus en plus, de professionnels de santé immigrés pour doter leurs systèmes de santé en personnel et satisfaire les besoins de soins et d’accompagnement de la population", souligne ce rapport.
En moyenne, en 2020-2021, plus de 830 000 médecins et 1.75 million d’infirmiers nés à l’étranger travaillaient dans l’OCDE, représentant un peu plus d'un quart (27.9%) du corps des médecins et plus d'un sixième (17.6%) de celui des infirmiers. Les chiffres correspondants pour les médecins et infirmiers formés à l’étranger étaient de 606 000 (18.4 %) et 733 000 (8.3 %) en 2021-2023.
Ainsi, le nombre de médecins formés à l'étranger a augmenté de 62% dans les pays de l'OCDE depuis 2010. Quant au nombre de médecins nés à l'étranger, il a augmenté de 86%.
18% des médecins en France sont nés à l'étranger
En 2020-2021, 18.1% des médecins en exercice en France étaient nés à l'étranger, soit 49 005 praticiens sur un total de 270 794. Ils étaient 16.9% en 2000-2001.
Les médecins formés à l'étranger étaient au nombre de 29 180 (dont 920 nés en France), soit 11% des praticiens en exercice, contre 7 795 en 2000 (3.9%).
"En France, bien plus de médecins sont nés que formés à l’étranger pour les principaux pays d’origine. Dans le cas de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, l’écart s’exprime en milliers de médecins, ce qui indique que de nombreux immigrés de ces pays effectuent leur formation médicale en France au lieu d’arriver en France après avoir été formés dans leur pays."
Les médecins nés dans des pays africains constituent le plus grand groupe de médecins immigrés en France (49.4 %). Les Algériens arrivent en première position (près de 10 000), suivis par les Roumains (un peu moins de 5 000) et les Marocains (un peu plus de 4 000).
Une liste de "sauvegarde" pour les pays dont le système de santé est "fragile"
Au sein des pays de l'OCDE, environ 89 000 médecins et 257 000 infirmiers viennent de pays inscrits sur la Liste d’appui et de sauvegarde pour les personnels de santé de l'OMS, "chiffres suscitant des craintes quant aux conséquences possibles de la mobilité internationale de ces professionnels sur les systèmes de santé fragiles des pays en question", relève ce rapport.
Etablie en 2023, cette liste comporte 55 pays affichant "une densité de médecins, infirmiers et sages-femmes inférieure à la médiane mondiale (49 pour 10 000 habitants)" et "un indice de couverture santé universelle inférieur à un seuil défini", précise l'OCDE. "Le recrutement actif dans ces pays, sauf s’il s’accompagne de mesures compensatoires, devrait être évité", rappelle ce rapport.
En France, 17.5% des médecins immigrés en exercice sont originaires d'un pays de la liste d'appui et de sauvegarde.
Le nombre de médecins français expatriés a doublé en 20 ans
En 2020, 8 577 médecins français exerçaient dans un autre pays de l'OCDE, contre 3 918 vingt ans auparavant, soit un taux d'expatriation de 3.80%. Un taux plus élevé qu'en Espagne (2.80%) ou aux Etats-Unis (0.90%), mais plus faible qu'en Allemagne (7.70%), au Royaume-Uni (10.70%) ou en Belgique (11.5%).
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