Grippe : une saison épidémique modérée cette année

02/06/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Cette année, l’épidémie de grippe a été «atypique» déclare Santé Publique France (SPF) qui vient de publier un bilan préliminaire de cette épidémie. Succédant à une année sans épidémie, la saison 2021-22 n’a duré que 9 semaines en métropole (contre généralement 11 semaines en moyenne depuis 2010), du début mars à fin avril. Son intensité est jugée modérée par SPF.
 

En métropole, l’épidémie a débuté dès mi-décembre, avec le passage en phase épidémique de l’Occitanie, suivie d’un long plateau avec maintien d’un niveau faible pendant 2 mois et des disparités régionales importantes, puis d’une hausse des marqueurs avec une extension de l’épidémie à l’ensemble des régions début mars. Le pic épidémique a été tardif, survenant début avril. Sept des 13 régions sont ensuite sorties de la phase épidémique fin avril, suivies des autres la semaine suivante. L’ampleur de l’épidémie a été modérée en médecine de ville, comme à l’hôpital avec, au pic de l’activité, début avril, un taux de consultations pour syndrome grippal estimé à 289/100 000 habitants, selon le réseau Sentinelles, et une proportion de syndromes grippaux parmi les consultations de SOS Médecins de 19,1%. « Il est probable que le recours aux soins en médecine générale ait été affecté par la pandémie de COVID-19, diminuant le nombre de consultations pour syndrome grippal en médecine générale, contrairement au recours à SOS Médecins » commente SPF. Les enfants ont été particulièrement concernés cette année, surtout les moins de 5 ans, puis les 5-14 ans. Le taux d’hospitalisation après passage aux urgences était de 12% (réseau Oscour), ce qui constitue une part modérée. En outre, après analyse des certificats électronique des décès, 594 décès ont été attribués à la grippe (dont 14 de sujets de moins de 15 ans). Le pic des décès était inférieur à celui observé les années précédentes. Cette « épidémiologie atypique de la grippe a également été observée dans les DROM, excepté en Guyane » ajoute SPF. Sur le plan viral, les analyses ont montré une co-circulation des virus A(H3N2) et A(H1N1). La couverture vaccinale chez les personnes à risque a été supérieure à celle de la saison 2019-20, mais inférieure à 2020-21 : 52,6% globalement, avec 56,8% chez les 65 ans et plus et 34,3% chez les moins de 65 ans à risque de grippe sévère. « La couverture vaccinale contre la grippe reste très insuffisante en France, loin de l’objectif des 75% de couverture pour les personnes à risque » souligne SPF. L’efficacité vaccinale a été jugé élevée contre A(H1N1), mais faible contre A(H3N2). Selon le réseau Sentinelles, au 31 mai 2022, en France métropolitaine, elle serait de 44% vis-à-vis de l’ensemble des virus grippaux et tous âges confondus, de 81% vis-à-vis de A(H1N1) et de 34% vis-à-vis de A(H3N2). Au niveau européen, selon les résultats préliminaires de l’étude I-Move, (7 sites européens dont la France), l’efficacité vaccinale contre tous les virus A serait de 36% tous âges confondus, et de 35% contre les virus A(H3N2).

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