Plaies : les spécialistes appellent à une prise en charge approfondie et coordonnée
Parmi les nouvelles missions confiées aux infirmières figurent une place plus importante dans la prise en charge de la cicatrisation des plaies. Le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, a ainsi annoncé la parution rapide d’un décret sur ce sujet.
Les sociétés savantes engagées dans la prise en charge des plaies chroniques en France* ont affiché, dans une lettre ouverte rendue publique le 12 mai, leur "soutien plein et entier" à cette mesure. Elles regrettent cependant de ne pas avoir été sollicitées, et soulignent la nécessité d’une "expertise" dans ce domaine, qui "soit intégrée au parcours coordonné du patient".
Elles rappellent ainsi que les plaies, qui concernent 2,5 millions de personnes et en particulier les plaies chroniques (1,2 million de personnes), sont des pathologies difficiles à prendre en charge et qui nécessitent une formation longue et approfondie ; ce qui n’est pas forcément le cas dans les instituts de formation en soins infirmiers. Il s’agit, pour le professionnel, de pouvoir déceler et prendre en charge rapidement une pathologie grave sous-jacente – diabète, ischémie, maladie veineuse, paralysie, etc. Car les conséquences peuvent être irréversibles (infections sévères, hospitalisations, amputations...). "Or, la formation initiale des infirmières sur les plaies et la cicatrisation restera inégale, parfois insuffisante selon les établissements. Certains professionnels, pourtant motivés, se retrouvent seuls face à des situations complexes", considèrent les signataires de la lettre ouverte.
Pour une formation approfondie, il existe, depuis 30 ans, un diplôme universitaire (DU) spécialisé en plaies et cicatrisation qui a permis de constituer un groupe de professionnels experts dans l’accompagnement de ces patients (5 000 médecins et 15 000 infirmières environ). Cependant, pour les sociétés signataires, ces experts sont trop peu sollicités : "Trop souvent, les experts en plaies sont appelés tardivement, quand la situation s’est déjà détériorée. Cela pose un problème d’organisation, mais aussi d’équité dans l’accès à une expertise pourtant disponible."
Les sociétés savantes appellent donc définir "des critères d’alerte clairs, qui permettront aux infirmières d’identifier les situations à risque et de solliciter rapidement l’avis d’un expert".
Elles insistent sur l’importance d’un parcours de soins coordonné, "intégrant infirmières, généralistes, spécialistes et outils numériques". Elles mentionnent, dans ce domaine, le dispositif Domoplaies, qui connecte rapidement tous les acteurs du parcours de soins, et qui a montré son efficacité sur le temps de cicatrisation.
*Société française de médecine vasculaire (SFMV), Société française de dermatologie (SFD), Groupe angio-dermatologie (GAD) de la SFD, Société française de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (SFCPRE), Société française d’endocrinologie (SFE), Société francophobe du diabète (SFD), Fédération française des diabétiques (FFD), Société française de l’escarre, Société française de chirurgie vasculaire et endovasculaire de langue française (SCVE), Société française et francophone des plaies et cicatrisations (SFFPC).
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