Fluoroquinolones : 3 prescriptions sur 4 restaient non conformes aux récentes recommandations en 2023
Selon une nouvelle étude, 3 prescriptions sur 4 de fluoroquinolones seraient encore inappropriées au regard des recommandations récentes.
Malgré une forte diminution ces dix dernières années, 3 prescriptions sur 4 de fluoroquinolones seraient encore inappropriées au regard des recommandations récentes. Du fait de leurs potentiels effets indésirables graves (tendinopathies, troubles cardiaques et vasculaires, neuropathies périphériques, troubles neuropsychiatriques ou encore une photosensibilisation), ainsi que du risque de résistances bactériennes, la prescription de ces antibiotiques est très encadrée. En particulier, les fluoroquinolones "doivent être évitées dans des situations où d’autres antibiotiques peuvent être utilisés. Elles ne doivent pas être prescrites pour traiter des infections non sévères ou spontanément résolutives", rappelle l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Une nouvelle étude observationnelle, menée par le GIS Epi-Phare (ANSM, Cnam), s’est donc intéressée à l’évolution des prescriptions de fluoroquinolones orales entre 2014 et 2023. Les analyses sont basées sur les prescriptions réalisées par des médecins généralistes au sein de la base THIN en 2014, 2019 et 2023.
Il en ressort que le volume global de prescriptions a baissé de 59 % au cours de cette période, passant d’environ 2,4 millions en 2014 (données extrapolées à l’ensemble de la population française) à 962 138 prescriptions en 2023, avec une baisse plus marquée entre 2014 et 2019 (-40 %).
Différentes recommandations et indications
Cependant, "on note la persistance préoccupante de non-conformités aux recommandations récentes ", souligne l’ANSM. En effet, si la majorité des prescriptions (75 %) apparaissent conformes aux autorisations de mise sur le marché (AMM) ou aux recommandations de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) de 2015, ce n’est plus le cas que de 25 % si l’on se réfère aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), plus récentes, qui datent de 2016 et 2021, ou aux indications de l’Agence européenne du médicament de 2019.
Ce sont les prescriptions réalisées chez les femmes et les patients âgés de 75 ans et plus, qui sont les plus concernées. Et en particulier, les infections urinaires et prostatiques qui représentent 64 à 65 % des usages non conformes, contre 14 et 16 % pour les infections respiratoires et ORL respectivement. "La conformité diminue en effet d’environ 94 à 20 %, principalement en raison des prescriptions pour cystites et autres infections urinaires féminines simples, dont les recommandations ont été profondément révisées", précisent les auteurs d’Epi-Phare
Pour l’ANSM, il est nécessaire de "se référer notamment aux recommandations de bonne pratique publiées par la HAS et aux recommandations de la SPILF de 2025 et du Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) avant toute prescription de fluoroquinolones".
Références :
D’après un communiqué de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, 19 décembre) ; et l’étude Epi-Phare, 3 mésusage des fluoroquinolones (19 décembre)
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