Covid : une étude confirme le bénéfice de la vaccination chez les enfants
La question de la vaccination des enfants contre le Covid fait débat. En cause, un risque minime d'effets secondaires cardiaques et inflammatoires survenant à la suite d'une vaccination anti-Covid par ARN messager. Mais une étude vient de montrer que ces effets post-vaccinaux sont bien inférieurs aux risques de complications de la maladie, légitimant ainsi la vaccination dans cette population pédiatrique, même si ces complications restent aussi très rares.
L'objectif de cette étude rétrospective - qui a porté sur près de 14 millions d’individus âgés de moins de 18 ans parmi lesquels 28,1 % avaient contracté un Covid-19, et 36,9 % avaient reçu au moins une première dose de vaccin - était d'évaluer les risques à court et à long terme de maladies vasculaires et inflammatoires après un premier diagnostic de Covid et la vaccination chez les enfants et les jeunes.
Les auteurs ont calculé que le Covid entrainait une augmentation du risque de thrombose artérielle (HR ajusté 2,33), de thrombose veineuse (4,90), de thrombocytopénie (3,64), de myocardite ou péricardite (3,46), et de syndromes inflammatoires (14,84) au cours de la première semaine suivant le diagnostic. L’incidence diminuait ensuite, sauf pour la thrombose veineuse, la thrombocytopénie, et la myocardite ou péricardite, dont les incidences restaient accrues au-delà de 12 mois (HR respectifs 1,39 ; 1,42 ; et 1,42).
Quant à la vaccination, elle était associée à un risque accru de myocardite ou péricardite dans les 4 premières semaines suivant la vaccination (HRa 1,84).
Ainsi, le risque absolu à 6 mois pour la myocardite ou la péricardite était de 2,24 pour 100 000 individus après le diagnostic, contre 0,85 après la vaccination.
En résumé, même s’il est rare, le risque de maladies vasculaires et inflammatoires lié à l'infection est nettement supérieur à celui lié à la vaccination, et persiste beaucoup plus longtemps.
Pour les auteurs, ces résultats "confortent la stratégie de santé publique de vaccination contre le Covid-19 chez les enfants et les jeunes afin d'atténuer les risques plus fréquents et persistants associés à l'infection par le Sars-CoV-2".
Nuances
Certaines nuances peuvent cependant être apportées à ces données. En particulier, si les auteurs ont pu évaluer les conséquences d'une infection chez tous les moins de 18 ans, ils n'ont fait de même pour la vaccination que chez les 5-18 ans, l'administration du vaccin restant très rare chez les tout petits.
Surtout, ces conclusions "se rapportent aux souches de Covid qui circulaient à l'époque et non celles, moins dangereuses, qui circulent maintenant", a nuancé le pédiatre Adam Finn, indépendant de l'étude, dans une réaction au Science Media Center britannique.
En France, à titre d'exemple, la vaccination anti-Covid est autorisée et remboursée chez les enfants et adolescents, mais elle n'est pas spécifiquement encouragée par les autorités sanitaires, qui ciblent surtout les publics les plus à risque.
Références :
Sampri A. et al. The Lancet Child & Adolescent Health, Volume 9, Issue 12, 837 – 847. Avec AFP.
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