Prévention du Covid : quelle place en France pour le vaccin de Janssen ?
Après l’approbation européenne, la Haute Autorité de Santé (HAS) a confirmé samedi 13 mars que le 4ème vaccin contre le Covid-19 autorisé en France, celui de Janssen (groupe Johnson & Johnson), présentait « une efficacité satisfaisante sur la prévention de l’infection par le Sars-CoV-2 et une efficacité très bonne sur les formes sévères de la maladie ». Ce vaccin à vecteur viral modifié, développé à partir d’adénovirus, est recommandé à partir de 18 ans. Son efficacité, établie par l’essai de phase III Ensemble (près de 44 000 participants) a été calculée de 66% en moyenne sur la durée de l’étude, et monte à 93,1% sur les formes ayant nécessité une hospitalisation et à 76% sur les formes sévères/critiques de la maladie. En outre, le vaccin pourrait être efficace sur la transmission virale avec « une efficacité comparable sur les formes asymptomatiques à celle observée sur les formes symptomatiques » précise la HAS, même si cela « reste toutefois à confirmer sur la mortalité ainsi que sur l’infection et la transmission virale » ajoute l’autorité sanitaire. La réponse immunitaire persiste pendant au moins 12 semaines, y compris chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Les analyses montrent, par ailleurs, des niveaux d’efficacité similaires en fonction des différentes régions du monde (États-Unis, Afrique du Sud, Amérique latine) suggérant une efficacité proche de l’ensemble de l’étude contre les variants sud-africains et brésilien. En revanche, les données ne permettent pas d’estimer l’efficacité contre le variant B.1.1.7 britannique. Le vaccin semble aussi bien toléré avec le plus souvent des réactions locales au point d’injection, des migraines, des douleurs ou une fatigue.
Enfin, il a la particularité de présenter des modalités de stockage et de distribution plus faciles que les autres vaccins. En effet, le produit est prêt à l’emploi et n’a pas besoin d’être reconstitué ; le flacon se conserve fermé jusqu’à 3 mois et 6 heures après ouverture dans un réfrigérateur classique (entre 2 à 8°C). En outre, il s’administre via une dose unique. En conséquence, la HAS recommande l’utilisation du vaccin de Janssen chez les personnes de plus de 18 ans, y compris chez les personnes âgées de plus de 65 ans et/ou ayant des comorbidités. Et du fait de sa facilité d’utilisation, il « pourrait être utilisé dans les zones géographiques où l’épidémie est particulièrement active et où il est nécessaire d’accélérer la campagne de vaccination ». Il apparait aussi « particulièrement adaptés pour vacciner les personnes les plus éloignées du système de santé, les personnes en situation de précarité économique et sociale, et les personnes en situation de handicap ou qui peuvent difficilement se déplacer ». Et du fait de son efficacité persistante sur les variants sud-africains et brésiliens, le vaccin de Janssen présente un intérêt particulier dans les zones où ces souches circulent activement. La HAS ajoute qu’elle sera peut-être amenée à revoir sa stratégie vaccinale pour l’adapter à la lutte contre les variants. « La circulation de nombreux variants et leur augmentation est un sujet de préoccupation et la HAS va revoir très prochainement l’impact potentiel de la circulation des variants du Sars-CoV-2 en France sur la stratégie vaccinale ».
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