"Le système a fonctionné" : les doyens de médecine défendent le bilan de la réforme du concours de l'internat
Un an après l'entrée en vigueur de la réforme du deuxième cycle, les doyens de médecine tirent un bilan positif. Cette refonte du concours de l'internat "s'est bien passée", ont-ils assuré jeudi 12 septembre à l'occasion d'une conférence de presse. Ils ont toutefois reconnu l'existence de dysfonctionnements lors de la mise en place de certaines épreuves.
Ils tirent un bilan positif de cette première année de lancement de la réforme du deuxième cycle des études médicales (R2C). Pour les doyens, aucun doute : cette révision du concours de l'internat, débutée en octobre dernier, "a fonctionné". "Elle a été source de beaucoup d'anxiété pour les étudiants, et de beaucoup de pression pour les doyens et les enseignants, mais elle s'est bien passée", a soutenu jeudi 12 septembre le Pr Benoît Veber, président de la Conférence des doyens de médecine, à l'occasion d'un point presse de rentrée.
Tout au long de cette année pourtant, les étudiants ont dénoncé des couacs dans la mise en œuvre de la R2C. Dysfonctionnements lors des Ecos blancs, baisse du nombre de postes d'internat, retard des résultats définitifs d'affectation… : les craintes et les plaintes se sont multipliées.
De leur côté, les doyens insistent : "Les étudiants ont massivement réussi à valider les items de rang A" lors des épreuves dématérialisées nationales (EDN), qui ont remplacé les célèbres ECN. Une preuve de leur bonne connaissance des notions essentielles à tout médecin. "Moins de 3% des étudiants ont été en échec [lors de la première session de ces épreuves en octobre, NDLR], et ont pu massivement se rattraper au mois de janvier" lors d'une seconde session, a assuré le Pr Benoît Veber : "C'est vraiment un signe que nos étudiants en ont sous le pied et que, de temps en temps, ils besoin d'être un petit peu stimulés."
Une organisation "compliquée"
Concernant les Ecos, autres nouveautés de la R2C, la Conférence des doyens tirent "plusieurs constats", selon le Pr Veber. Le premier est que ces épreuves orales classantes "étaient faisables, même si [leur organisation] a été un peu compliquée", a admis le Doyen des doyens. "Le deuxième est que ces épreuves ont réellement participé au classement des étudiants. Au-delà de leur valeur plancher de 10/20, qui permettait d'éliminer les étudiants ayant besoin d'une année [d'apprentissages] en plus, la note des Ecos a réellement modifié le classement des étudiants, surtout de ceux dans la partie médiane." Le poids de ces épreuves, qui a pesé pour 30% dans leur note finale, a déstabilisé de nombreux externes. Dénonçant des dysfonctionnements, certains ont même décidé de lancer un recours.
Pour le Pr Benoît Veber, la prise en compte du savoir-être médical dans le classement des étudiants via ces Ecos est "un succès". "Mais évidemment, on a absolument besoin de débriefer le détail de cette réforme, a-t-il insisté, ce jeudi. On est en attente du détail des notes station par station" ; des données qui doivent être transmises par le Centre national de gestion (CNG) dans les prochaines semaines.
Reconnaissant des couacs lors d'épreuves blanches, en particulier celles des Ecos, le Doyen des doyens a rappelé que ces dernières "étaient justement là pour identifier des difficultés". Les modalités de ces épreuves orales ne devraient, elles, pas changer cette année. Inscrites dans la loi, elles ne peuvent revues facilement. "On sait déjà qu'on ne pourra faire aucune modification [pour] 2025 […] L'énorme travail de mobilisation qu'à impliqué les Ecos va devoir recommencer" cette année, a affirmé le Pr Bruno Riou, vice-président de la Conférence des doyens. "On a une fenêtre de tir assez courte maintenant pour convaincre les futurs gouvernements de modifier la loi en Conseil d'Etat sur des points qui ne sont pas simples, et qui permettraient de libérer l'organisation des Ecos", a-t-il poursuivi, espérant certains changements pour 2026.
Enfin, les doyens sont revenus sur "la polémique" autour de la baisse d'effectif de près de 1 000 internes cette rentrée. "Clairement, cette diminution est relative", a insisté le Pr Riou, rappelant que le nombre d'étudiants débutant leur internat cette année est proche de celui observé "il y a juste quelques années" et qui était alors "jugé correct". "La conséquence [de cette baisse du nombre d'internes, NDLR] sur les hôpitaux va [donc] être relativement limitée", a estimé le doyen.
Car, si la promotion de néo-internes "est diminuée" cette rentrée, cela "ne veut pas dire que le pool total d'étudiants l'est", a complété le Pr Veber : "L'année prochaine, on prévoit une augmentation [du nombre d'internes]. C'est un élément très conjoncturel lié à la R2C, et c'est assez classique lors d'une telle réforme" où un plus grand nombre d'étudiants préfèrent redoubler par anticipation, par crainte d'être les premiers à faire face aux changements. En novembre 2025, entre 10 500 et 11 000 internes devraient ainsi faire leur entrée dans les hôpitaux.
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