Le trou de la Sécu devrait à nouveau se creuser de 5 milliards d'euros cette année
L'exonération sociale des heures supplémentaires (1,2 milliard d'euros) et la baisse de la CSG des petites retraites (1,5 milliard) resteront à la charge de la Sécurité sociale. Ainsi en aurait finalement décidé le Gouvernement. Bien loin du retour à l'équilibre (+100 millions) annoncé l'an dernier pour cette année, et même de la prévision revue et corrigée (-1.7 milliard) avant l'été avec la baisse de la masse salariale et des cotisations sociale, le déficit du régime général de la Sécu et du Fonds de solidarité vieillesse devrait finalement dépasser les 5 milliards en 2019, d'après Les Echos. Et les prévisions pour 2020 seraient à peine meilleures. Interrogé par le quotidien économique, le député LREM et rapporteur général du PLFSS Olivier Véran se dit "extrêmement remonté" face à la décision gouvernementale de non-compensation des mesures prises suite à la crise des Gilets jaunes. Décision qui aurait été appuyée par le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. "La Sécurité sociale a joué le jeu l'an dernier en acceptant que certains allégements de charges ne soient pas compensés par l'Etat. Mais c'était dans un contexte de retour à l'équilibre", rappelle-t-il. Les marges de manœuvre la Sécurité sociale seront donc considérablement réduites, mettant en péril le plan d'Olivier Véran pour financer la dépendance : affecter une partie des recettes de la CSG versées à la Cades, la caisse qui rembourse la dette sociale, au plan dépendance qui doit être présenté d'ici la fin de l'année. En raison des conditions d'emprunt plus que favorables, la dette sociale (105 milliards au 1er janvier 2019) devait en effet être apurée au premier semestre 2024, soit 18 mois plus tôt que prévu. En revoyant le rythme de remboursement, Olivier Véran escomptait récupérer plus de 17 milliards d'euros en cinq ans. Une manne financière dont le trou de la Sécu pourrait finalement avoir grand besoin. [avec Lesechos.fr]
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