Grève des télétransmissions, politique de la chaise vide... La mobilisation des médecins s'organise
La colère continue de gronder parmi les syndicats de médecins, qui dénoncent les mesures d’économies prises par le Gouvernement au détriment des libéraux. Dernières réactions en date : celles de la CSMF et du SML, qui ont annoncé mettre en place un certain nombre d’actions.
"Une trahison inacceptable !" C’est en ces termes que la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) qualifie ce vendredi 27 juin, par voie de communiqué, le "choix” du Gouvernement de "geler les avancées tarifaires prévues au 1er juillet 2025 par la convention médicale". "Aujourd’hui, cela cible majoritairement les spécialités cliniques au bas de l’échelle des revenus des médecins libéraux. Demain, à qui le tour ?”, pose la CSMF.
La situation étant "inédite", le syndicat a décidé de réagir "très vivement", peut-on lire. Il liste donc une série d'actions, que la Conf' compte lancer à partir de ce 27 juin : les élus ne "participeront plus aux commissions paritaires", la CSMF "cessera de participer aux travaux de l’ACI MSP", elle demande "aux médecins libéraux d’utiliser les feuilles de soins et les formulaires papiers pour les arrêts de travail", et si elle entend respecter l’interdiction d’appeler à la désobéissance tarifaire, la CSMF "défendra cependant tous ses adhérents qui seraient poursuivis en cas d’application des honoraires prévus par la convention et supprimés par le Gouvernement". Enfin, elle invite à nouveau les médecins à se mobiliser, et à "participer nombreux" à la manifestation du 1er juillet.
Le syndicat des médecins libéraux (SML), de son côté, dit avoir "pris acte de la décision de la caisse de stopper toutes [les] augmentations des tarifs des médecins libéraux au 1er juillet suite à l’intervention du comité d’alerte". Il souligne néanmoins qu'"aucune concertation préalable n’est intervenue sur ce sujet entre la Cnam et les syndicats représentatifs qui ont été mis devant le fait accompli". L'organisation constate, entre autres, que "beaucoup d’arrêts de travail sont issus des hôpitaux publics mais que seuls les médecins libéraux vont payer le prix le 1er juillet", et que "l'outil acté par la caisse dans la convention 'SOS IJ' qui permettrait aux médecins de gérer les arrêts de longue durée en collaboration avec les médecins conseils n’a toujours pas été mis en place".
Une colère qui se renforce
De fait, le SML "demande", écrit-il dans un communiqué, aux médecins libéraux d’appliquer les consignes suivantes : "sur tout arrêt de travail, inscrire 'Document administratif soumis à l’approbation du médecin conseil'", et "sur les ordonnances et en cas de pénurie de médicaments inscrire la mention 'Votre médecin fait au mieux compte tenu de la pénurie des médicaments dont il n’est pas responsable"'. Le syndicat indique également se réserver "la possibilité d’appeler d’autres moyens d’action comme l’arrêt de toute télétransmission des consultations et soutient le mouvement interprofessionnel du 1er juillet". Il avait déjà indiqué à Egora soutenir le mouvement même si, à l’instar d’AvenirSpé, il a choisi de ne pas participer à la manifestation.
La colère, incarnée par le collectif #Soignantstrahis, n’en finit pas de gronder parmi les professionnels de santé, pour dénoncer les mesures d’économies prises par le Gouvernement au détriment des libéraux. Dans un communiqué datant du 26 juin, trois syndicats de médecins dont la CSMF, mais aussi la FMF et MG France, ont annoncé rejoindre le mouvement de contestation initié par les kinés, pharmaciens et dentistes.
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