Mon Espace santé : un peu plus de la moitié des médecins de ville ont un logiciel compatible

05/02/2024 Par Mathilde Gendron
E-santé
Que ce soit pour la prise de rendez-vous, pour la réception de documents médicaux ou l’envoi d’ordonnance, 90% des Français ont déjà eu recours au moins une fois à un outil numérique de santé, révèle une enquête de la Délégation du numérique en santé (DNS), publiée ce lundi 5 février. 

 

Ce lundi 5 février, la Délégation du numérique en santé (DNS) a dévoilé de nouveaux chiffres relatifs aux habitudes des Français. Parmi eux, 90% ont déjà eu recours à au moins un outil ou service du numérique en santé (prise de rendez-vous, téléconsultation, téléservices de l'Assurance maladie ou de la mutuelle, objets connectés...). C’est le cas par exemple de Mon espace santé, la plateforme qui permet de rassembler les données médicales des patients de façon plus sécurisée.  

Lancée le 2 février 2022, la plateforme héberge, deux ans après, les dossiers médicaux de plus de 11 millions de Français (soit 15,6% de la population), révèle la DNS. Pour rappel, la barre des 10 millions avait été franchie à l’automne dernier. "Toutes les semaines, 300 000 personnes se connectent pour utiliser Mon espace santé, pour le consulter ou pour y verser des documents", ajoute Hela Ghariani, qui codirige la DNS.  

La délégation précise également que 20 millions de documents sont envoyés tous les trois mois sur la plateforme. Aujourd’hui c’est un document sur deux qui est déposé sur Mon espace santé. Si de plus en plus de laboratoires ou hôpitaux envoient automatiquement les résultats sur l’espace numérique de leurs patients, les médecins de ville, eux, sont encore en retrait. La principale raison : l’obtention des logiciels adéquats et leur mise à jour. “51 700 médecins libéraux ou maisons de santé ou centres de santé sont équipés” des logiciels compatibles avec Mon espace santé et mis à jour, pointe Hela Ghariani, même si elle reconnaît une “nette progression sur la fin d’année dernière” de la part de la médecine de ville.  

 

87% d'utilisateurs de Doctolib

La DNS a également réalisé un baromètre avec Verian et Harris Interactive, des sociétés de sondages et d’études, sur 2 032 Français. D’après cette enquête, s’ils reconnaissent connaître à 82% Mon espace santé, les Français s’intéressent également à d’autres plateformes de santé. 78% des Français en utilisent pour prendre des rendez-vous en ligne, 67% pour récupérer des examens en ligne, 31% pour téléconsulter et 26% pour collecter leurs données de santé à l’aide d’un objet connecté. 

Parmi les sites internet les plus connus, Doctolib arrive en tête. 87% des Français disent l’utiliser, contre 83% pour la plateforme de l’Assurance maladie, Ameli. Le troisième site est Doctissimo, utilisé par 51% des Français, même s’il reste “décrié pour les informations rapidement alarmantes véhiculées, sa dimension de partage d’expérience est néanmoins appréciée”, précise le baromètre. 

Selon les Français interrogés, les outils numériques peuvent offrir d’autres avantages. Pour 58% d’entre eux, ils peuvent réduire les déserts médicaux et 48% pensent qu’ils peuvent améliorer la qualité des soins.  

Les Français émettent cependant quelques réserves sur ces nouvelles technologies. Si 582 hôpitaux ont déjà été la cible de cyberattaques, 77% des répondants ont peur de voir leur compte comportant leurs données médicales subir le même sort. 78% craignent également des usages commerciaux de leurs données de santé. “Pour l’État, cela signifie qu’il faut apporter des garanties sur la protection des données. Cela passe par la certification des hébergeurs. Nous avons aussi lancé un plan de rattrapage de la sécurité des systèmes d’information à l’hôpital, doté de 200 millions d’euros, montant qui devrait monter à 700 millions d’ici à 2027”, assure Hela Ghariani. 

[Avec Le Figaro

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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
La vraie question, c'est de savoir si, loin des fantasmes, le DMP est vraiment utile. Accéder à un DMP, c'est pire que voir débarquer un nouveau patient qui vous pose son dossier papier de 10 cm d'épaisseur sur le bureau. Au moins, le dossier papier est plus facile à consulter (pas besoin de cliquer et recliquer) et a priori le patient vous en autorise l'accès ! Les médecins travaillent normalement sur des dossiers médicaux qui sont bien rangés, avec les informations utiles mises en avant. Le DMP est un fourre-tout. Pour un patient sans antécédents, il ne sert pas à grand chose. Pour un patient complexe, il est inexploitable sauf à y passer des heures. A la rigueur, pour rendre le DMP utile il faudrait que nos logiciels puissent y récupérer de manière automatique quelques informations utiles comme les résultats de biologie au format Hprim afin d'avoir un historique mieux fourni. Il faudrait également qu'on puisse y naviguer directement depuis nos logiciels afin de s'épargner de nombreux clics. Mais sincèrement, si on veut faire de la qualité on en revient toujours au même : il faut des MÉDECINS TRAITANTS, c'est-à-dire des gens qui connaissent leurs patients, qui construisent intelligemment leurs dossiers médicaux, et qui restent la porte d'entrée dans le parcours de soins. Le reste n'est que secondaire.
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
bof, plus de la moitié des patients y voient une exploitation faussement consentie leur données, et pour ma part , impression de donner mon travail gratuitement en dérogeant au secret médical, sans aucun bénéfice dans la prise en charge des patients. D'ailleurs, il y a 10 ans, on travaillait mieux, on perdait moins de temps, et les patients étaient beaucoup mieux soignés à temps. Sans compter qu'il ne faut pas rêver: n'importe qui exploitera ces données. Au nom du progrès du numérique, mais pas de la santé. J'ai un logiciel compatible, qui m'oblige à envoyer ces données si je veux enregistrer mon travail. C'est inadmissible. Sauf si je fais 10 clics à certains endroits. ce que je perd le temps de faire. Par déontologie et respect des patients.
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
". Si de plus en plus de laboratoires ou hôpitaux envoient automatiquement les résultats sur l’espace numérique de leurs patients, les médecins de ville, eux, sont encore en retrait. La principale raison : l’obtention des logiciels adéquats et leur mise à jour. " Mais non, Madame. Dans mon cas , et probablement aussi dans celui d'autres confrères, la question est ailleurs. Comment trouver les longues minutes pour s'y connecter, demander la permission au patient, etc etc... en espérant que j'y vais trouver l'info qui me manque. Autant chercher de l'or dans ma cour arrière. Donc : aucune idée de comment ça fonctionne, personne n'a pris la peine de me l'expliquer, et encore moins la peine de me payer pour ce temps perdu. Et je n'ai pas l'intention d'y perdre mon temps. Déjà qu'à chaque fermeture de dossier il faut attendre que les ordonnances partent sur le DMP... Sans parler du fait que ce n'est pas mon job de demander des documents d'identité aux patients. Je ne suis même pas sûre que ce soit légal; plus, bonjour l'atmosphère... Vous voulez savoir ce que j'en pense? Tapez Utopia smartgov.
 
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