"Soignants trahis" : les pharmaciens durcissent la mobilisation

"Une nouvelle phase de combat s’impose", écrit la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), très remontée depuis l’annonce des mesures d’économies prévues par le Gouvernement après le dérapage du budget. L’organisation rappelle que celui-ci "veut limiter fortement les réductions dont elles [les pharmacies] bénéficient sur les médicaments génériques, hybrides et biosimilaires", ce qui menace "la survie de nombreuses officines et l’accès aux soins". "Plus de 800 pharmacies risquent de fermer, notamment les plus petites", met en avant la FSPF.  

Déjà, le syndicat avait enjoint ses adhérents - tout comme l’avaient fait treize autres organisations représentatives des professionnels de santé libéraux - à manifester à Paris le 1er juillet. Une manifestation qui s’était accompagnée d’une grève massive des gardes. La FSPF compte désormais continuer à se battre "contre la décision inacceptable de baisse de [leur] rémunération qui annonce licenciements et fermetures massives d’officines". Elle a, en ce sens, "élaboré un plan d’actions pour poursuivre et durcir la mobilisation". 

Le "Festival des cannes"

Celui-ci se déploie tout l’été, jusqu’au 15 septembre, date d’une grève générale des pharmacies et autres professionnels de santé solidaires. Parmi les actions : l’envoi d’un communiqué de presse type avec un plan d’actions à envoyer aux élus et médias locaux le 7 juillet ; une grève reconductible de la e-prescription le 9 juillet ; du 21 au 25 juillet, les pharmacies travailleront à volets fermés ou à moitié fermés. Le 10 juillet également, la FSPF participera au “Festival des cannes” devant les CPAM, en collaboration avec les kinésithérapeutes.  

Ce jour-là, les kinés sont en effet invités, indique la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes (FFMKR), à venir nombreux déposer leurs cannes cassées, leurs blouses usées, leurs déambulateurs fatigués… Et ce "pour dire stop à l’usure quotidienne de notre métier, le sous-financement chronique, le désengagement de l’Assurance maladie, la dévalorisation systématique de nos actes". Il s’agit, par ce "festival", de "rendre visible" la colère, écrit la FFMKR, qui précise que des associations caritatives récupéreront le matériel encore utilisable.  

Alors que des actions militantes ont déjà débuté dans les officines en France métropolitaine et en Outre-mer, la FSPF assure que celles-ci "ne sont aucunement remises en cause, bien au contraire, elles décuplent notre détermination". "Plus nous serons nombreux à suivre ce plan d’actions, plus nous serons écoutés", conclut le syndicat.