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Le déremboursement des prescriptions des médecins en secteur 3 voté en commission

Lors de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, mercredi 29 octobre, les députés de la commission des Affaires sociales ont adopté un amendement visant à mettre un terme à la prise en charge par l'Assurance maladie des actes, produits de santé et prestations prescrits par les médecins déconventionnés à partir de 2027. 

30/10/2025 Par Aveline Marques
PLFSS Déconventionnement Assurance maladie / Mutuelles
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"À l’heure où l’accès aux soins devient un combat dans de nombreux territoires", un amendement voté en commission mercredi soir vise à "inciter beaucoup plus fortement" les médecins à "entrer" dans la "démarche de conventionnement"… "ou à ne pas en sortir".

S'ils ne "représentent qu'une fraction modeste de l'effectif médical" et que leurs consultations ne sont remboursées qu'"à un niveau très réduit" -le tarif d'autorité*, les prescriptions des médecins de secteur 3 restent prises en charge dans les conditions du droit commun, relève Thibault Bazin (Droite républicaine), rapporteur du PLFSS et auteur de cet amendement. "Il apparaît cohérent que l'Assurance maladie ne rembourse que les actes et prestations réalisées dans le cadre d'une relation conventionnelle entre le praticien et l'Assurance maladie", a soutenu le député Jean-François Rousset (Ensemble pour la République), qui portait un amendement similaire.

L'amendement adopté en commission met un terme à la prise en charge par l'Assurance maladie des produits de santé, actes et prestations prescrits par les médecins déconventionnés à compter du 1er janvier 2027. "Ce délai d'un an doit permettre aux médecins de secteur 3 qui le souhaitent de se conventionner" et permettre à l'Assurance maladie "de communiquer auprès des assurés", met en avant Thibault Bazin.

Dans son rapport Charges et produits pour 2025, la Cnam avait formulé cette proposition, suscitant à l'époque une vive opposition de la part des médecins

 

*de 0,43 euro à 0,61 euro pour une consultation de médecine générale, de 0,85 euro à 1,22 euro pour une consultation chez un spécialiste selon la ville de votre cabinet. 

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1 débatteur en ligne1 en ligne
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721 points
Incontournable
Médecine générale
il y a 2 mois
Allons jusqu’au bout du raisonnement. Si les patients ne sont plus remboursés, ils ne sont plus obligés d’adhérer à la SECU. Donc si nous souhaitons ne plus adhérer à la CPAM, nous ne payons plus nos cotisations. Donc on doit laisser le choix à la population. À mais non, le système s’écroule. Il n’y a pas de logique à ne pas rembourser les soins d’un patient ayant consulté un médecin de son choix. Sinon il faut aller jusqu’au bout du raisonnement et laisser aux gens le choix d’adhérer à la sécurité sociale ou à une assurance maladie privé autre et de se faire soigner par des médecins non conventionnés, dans des cliniques non conventionnés, etc. Mais l’état n’est pas prêt à ouvrir la boîte de Pandore.
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 mois
"Il apparaît cohérent que l'Assurance maladie ne rembourse que les actes et prestations réalisées dans le cadre d'une relation conventionnelle entre le praticien et l'Assurance maladie". Bah non, car ici, on ne parle pas de la relation entre le praticien et l'Assurance Maladie, mais entre le patient et l'Assurance Maladie. L'Assurance Maladie s'est engagé à payer les prescriptions médicales. À moins que les médecins non conventionnés ne soient plus considérés comme médecins ? Et pousser la logique de la contrainte jusqu'au bout : la population est obligée de cotiser, et les médecins sont obligés de se conventionner. Sauf que, bien sûrs, à vouloir des attraper, les médecins risquent de leur glisser des doigts : partir, arrêter la médecine...
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874 points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 mois
Peut être « voté » au lieu de votée? Ensuite il s agit d’un cas interessant de rupture d’égalité qui a priori est contraire à Constitution. Les prélèvements sociaux c’est à dire les impôts pour payer l’état providence , c’est à dire plus de 1000 milliards sont des prélèvements obligatoires. Dans ce contexte de monopole social de l’état il est possible d’imposer des règlements scandaleux comme le remboursement discriminatoire des consultations de certains médecins notamment ceux en S3 mais il sera difficile de faire avaler le non remboursement d’un médicament qui a une AMM et pour lequel le payeur de taxes a une prescription rédigée par un docteur en médecine. Ce serait illégitime mais deviendra-ce légal ? Le CC a déjà fait montre d’une appréciation très flexible des principes.
 
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