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"J'ai l'impression d'avoir un couteau sous la gorge" : ces patients désemparés face au déconventionnement de leur médecin

Les déconventionnements de généralistes touchent de plein fouet leurs patients. Dans le Maine-et-Loire, certains d'entre eux s'estiment "otages" de cette décision de leur praticien et peinent à trouver un nouveau médecin traitant. 

11/10/2024 Par Chloé Subileau
Déconventionnement
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"On est pris en otage." Dans le village de Saint-Martin-de-la-Place, dans le Maine-et-Loire, le déconventionnement de deux médecins généralistes il y a plusieurs mois n'est pas passé inaperçu aux yeux des habitants. "C'est un stress pour [ces derniers], rapporte une pharmacienne de la commune, citée par le quotidien local du Courrier de l'Ouest. Il y a beaucoup de fatalité. Certains ont l'impression d'être piégés, il y a aussi des personnes qui ne se soignent plus."

Un couple de retraités, rencontré par nos confrères, explique avoir décidé de se tourner vers un autre généraliste situé à 20 kilomètres de leur domicile, plutôt que de continuer à consulter leur médecin depuis trente ans, désormais déconventionnée. Après de nombreux refus pour réussir à trouver un nouveau praticien, les deux habitants s'interrogent : "Comment ça va se passer pour les jeunes aux revenus modestes, les familles avec enfants ?"

"Ce n'est pas tenable"

Pour ces patients, difficile d'accepter de payer plus cher – la consultation est fixée à 50 euros chez les médecins de la commune - et de ne pouvoir être remboursés. "On vit en France et on cotise pour ça, lance une patiente. J'ai l'impression d'avoir le couteau sous la gorge, ce n'est pas tenable." Mère de famille, elle n'a pas réussi à trouver nouveau médecin traitant dans les communes voisines.

Pour réduire les frais de santé, cette dernière limite les rendez-vous médicaux. "On a recours à l'automédication, un peu la force des choses. Pour le rappel de vaccin de ma fille, on passera par une infirmière", relate-t-elle.

Selon la CPAM du Maine-et-Loire, 13 médecins du département se sont déconventionnés   depuis début 2024, indique Le Courrier de l'Ouest. En France, on comptait plus de 1000 praticiens déconventionnés en mars dernier, dont une très large majorité de généralistes. Ce mouvement de désengagement de l'Assurance maladie a été lancé un an plus tôt, en mars 2023, sous l'impulsion du syndicat UFML afin de faire pression sur les décideurs pour revaloriser les soins et la place du médecin.  A Saint-Martin-de-la-Place, les deux généralistes déconventionnées expliquent avoir fait ce choix suite à la signature de la nouvelle convention médicale, et aux nouveaux objectifs qu'elle impliquait.

[avec Le Courrier de l'Ouest]

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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
C'est insupportable de lire et entendre toujours des inepties et mensonges semi-culturel: à 50 euros on ne peut plus se soigner. Par contre, on va chez l'ostéopathe à 60 euros sans problème, chez le coiffeur, l'esthéticienne encore plus.... Il faut être clair, on a mis dans le crâne des français que la santé est gratuite, ou presque. L'inverse leur parait invraisemblable. La seule chose qui n'est pas normale, c'est que cotisant 45% de leur revenus brut pour la SS, ils devraient largement pouvoir consulter pour 50 euros 10 fois par mois. (Alors à 26,50euros n'en parlons même pas...HS) Mais pas possible: où sont passer leurs sous, on ne sait toujours pas.
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
Je pense que la vraie motivation des médecins qui se déconventionnent est de faire diminuer le nombre de leurs patients. C'est donc la seule solution efficace qui permette aux médecins d'aujourd'hui de respirer un peu. Et c'est aussi un très bon moyen d'augmenter l'activité des plateformes de TLC. Le serpent se mort la queue!
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Il n'est pas normal que les gens ne se soignent plus , mais il n'est pas normal non plus que les médecins soient aussi otages d'un système qui les asservit et les méprise quelque peu. Je suis secteur 1 et beaucoup de mes patients me disent que ma consultation , eu égard à ce qu'ils pensent de mon travail ,n'est pas à son prix. Je ne leur demande rien , peut être me flattent ils pour que je continue à m'occuper d'eux! Par ailleurs , certains patients ergotent sur leur médecin qui est toujours trop cher , alors que pour certains le prix du dernier gadget numérique à la mode ne pose pas de problème. Sans parler du naturopathe , de l'ostéopathe , du guérisseur , ou du vétérinaire pour le toutou chéri. Pour les plus malheureux , ils doivent être soignés , on peut faire des consultations gratuites ou prendre la CMU, nous avons une éthique non? Enfin , il est incompréhensible que 50% des dépenses publiques soient affectées à la santé ( vieillesse + maladie ) avec la déroute actuelle du système : ou va donc l'argent? Le TITANIC de la santé n'a pas fini de couler ....Tant que les politiques ne manifesteront pas et respect et empathie pour les professions de santé dont le travail est aussi important que le leur , soi-disant pour l'intérêt général , on en voit en ce moment le résultat , mais il y a sûrement parmi eux des gens sincèrement désireux de bien faire , tout du moins espérons le
 
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