"La quatrième année d'internat ne doit pas être une année perdue", prévient Valletoux
L'ancien ministre délégué à la Santé appelle dans une tribune, publiée dans Les Echos lundi 28 juillet, le Gouvernement à "agir sans délai", et à publier les textes réglementaires sur la 4e année d'internat de médecine générale. Cette réforme "attendue" et "courageuse", ne doit pas devenir une année "perdue", prévient Frédéric Valletoux.
La réforme de la quatrième année d'internat de médecine générale est une réforme que "j'ai soutenue car elle répond à une urgence que chacun éprouve au quotidien : le manque de médecins généralistes dans les territoires", rappelle l'ancien ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, resté au Gouvernement de février à septembre 2024, dans une tribune publiée dans Les Echos. Pour Frédéric Valletoux, la création de cette quatrième année d'internat est "une avancée attendue, courageuse, construire avec les acteurs de terrains, mais qui tarde à se mettre en place".
Car, si les docteurs juniors ambulatoires (DJA) de médecine générale doivent faire leur première rentrée en novembre 2026, les textes encadrant leurs terrains de stage et rémunération se font encore attendre. Prévus pour la mi-juillet, ces décrets n'ont toujours pas été publiés par le Gouvernement.
"Il est urgent que les textes d'application soient maintenant publiés", alerte donc le député de Seine-et-Marne, lundi 28 juillet. "A moins de 18 mois de l'échéance, ni les modalités précises d'organisation, ni les garanties pédagogiques ou logistiques ne sont définies", poursuit l'ancien locataire de l'avenue de Ségur, pointant "l'incertitude croissante" à laquelle font face les 3 700 futurs DJA de médecine générale, ainsi que les maîtres de stage universitaire, structures et collectivités qui pourraient les accueillir.
"Le ministère de la Santé doit agir sans délai"
"Pire", poursuit le président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, "on parle désormais de rémunérer les internes en fonction de leur activité, comme s'ils étaient déjà des médecins installés". "Une erreur" selon Frédéric Valletoux, qui estime que ces carabins ont "besoin de temps, d'encadrement et de recul". C'est "une erreur éthique surtout car ce mode de rémunération poussera un interne à passer moins de temps à faire de la prévention ou des visites à domicile, moins 'rentables', mais essentielles pour les patients".
"Le ministère de la Santé doit agir sans délai", insiste le député, en publiant les textes réglementaires avant la fin de l'été et "en organisant cette quatrième année, principalement autour des maisons de santé, centres de santé, et autres structures de soins coordonnés, là où les jeunes veulent exercer aujourd'hui." Cette année d'internat supplémentaire "ne doit pas être une année 'perdue'", insiste l'ancien ministre, pour qui les "jeunes médecins ne fuient pas les territoires", mais "l'isolement, l'épuisement, l'imprévu permanent".
Face à la désertification médicale, "nous n'avons plus le luxe de l'approximation", écrit Frédéric Valletoux, qui estime que la réforme de la quatrième année d'internat peut être le "socle" d'une "stratégie claire, stable et juste". "Mais à condition qu'on la respecte, qu'on l'organise, et qu'on lui donne un sens", prévient-il.
[avec Les Echos]
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