La "puff" ou e-cigarette jetable connait un véritable engouement auprès des adolescents. Ainsi, en juillet 2022, un adolescent de 13- 16 ans sur dix avait déjà essayé la Puff, et 28 % des utilisateurs d’e- cigarette avaient commencé avec ce dispositif. La "Puff" apparait, en effet, très séduisante pour les plus jeunes. Elle bénéficie d’un prix compétitif, d’un emballage attractif, de saveurs sucrées et fruitées, et d’un accès facile via les débits de tabac, kiosques, mais aussi les restaurants, voire la grande distribution. En outre, elle est souvent mise en avant sur internet et les réseaux sociaux, via les influenceurs notamment. L’usage de la "Puff" pourrait donc remettre en cause la tendance qui était actuellement à une forte diminution du tabac auprès du jeune public. "Le tabagisme des collégiens n’a jamais été aussi bas", rappelle l’Académie nationale de médecine dans un communiqué daté du 28 février. Les expérimentations, en classe de troisième, ont diminué de moitié entre 2010 et 2021 ; et l’usage quotidien a même été divisé par 4. L’usage du tabac est en baisse aussi chez les jeunes de 17 ans, de même que celui de l’e- cigarette. "Si cette tendance se poursuit, l’objectif d’une quasi- disparition du tabagisme en France en 2030 serait atteignable. Cette perspective est sans doute intolérable pour ceux qui profitent financièrement du tabac", s’indignent les académiciens. Pourtant, la « Puff » est loin d’être dénuée de risques. Et en premier lieu par une accoutumance au geste du vapotage. Ensuite certaines "Puff" contiennent de la nicotine (jusqu’à 5%). Globalement, de même que la e-cigarette non jetable, la "Puff" constitue une porte d’entrée dans le tabagisme. Pour l’Académie nationale de médecine, il s’agit d'un "piège particulièrement sournois pour les enfants et les adolescents", "en vue de les entraîner vers une addiction aux produits du tabac".Et c’est sans parler des conséquences écologiques liés aux déchets plastiques et à la batterie au lithium de ce système jetable. Les académiciens recommandent donc des mesures pour limiter l’accès des jeunes aux Puff. Pour eux, ces dispositifs, comme les e- cigarettes, doivent être réservés aux personnes fumeuses dans le cadre d’un sevrage. Ils souhaitent informer "largement le public",en commençant dès l’âge scolaire, sur "le danger que la 'Puff' favorise l’addiction au tabac". Les enseignants doivent être particulièrement sensibilisés. Le contrôle de l’interdiction aux mineurs doit aussi être renforcé. Les sages proposent enfin d’accroitre la fiscalité de ces "Puff" et souhaitent un packaging neutre.
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