Une jeune femme de 25 ans décède d'une méningite aiguë après plusieurs appels au Samu : une enquête ouverte

Une jeune femme de 25 ans est décédée à Montpellier à la suite d'une méningite aiguë. L'une de ses amies a pourtant essayé de joindre les secours à plusieurs reprises, sans résultat. Une plainte a été déposée par la famille de la jeune femme décédée, et une enquête a été ouverte. 

29/10/2024 Par Chloé Subileau
Faits divers / Justice

Une jeune femme est décédée le 15 octobre à Montpellier à l'âge de 25 ans. La juriste de profession était atteinte d'une méningite aiguë. Le jour de son décès, l'une de ses très proches amies a pourtant essayé de contacter les secours à plusieurs reprises. Mais "en dépit de mes appels répétés au 15 et au 18, aucun médecin, ni du Smur, ni du Sdis 34, aucune ambulance" ne se sont déplacés, raconte cette amie au média local Metropolitain, qui a révélé cette affaire. "Et pourtant, je décrivais [son] état de santé très dégradé […], jusqu'à un début d'agonie."

Après un appel de son amie malade en début d'après-midi, qui lui informe qu'elle ne se sent pas bien – "elle avait vomi toute la nuit" et "avait de fortes fièvres" – la jeune femme qui témoigne auprès de nos confrères se rend au domicile de cette dernière.

Le ton de l'opérateur était "méprisant, voire indécent"

Inquiète de l'état de sa meilleure amie, elle indique avoir appelé une première fois les services du Samu à 15h15. "L’opérateur ou le médecin de garde, je ne sais pas, m’a demandé de la lui passer au téléphone. Elle [la jeune femme décédée quelques heures plus tard, NDLR] a confirmé que son état était insupportable […] qu’elle ne pouvait plus se mouvoir, réclamant de la morphine". Au bout du fil, la malade se voit rétorquer : "Calmez-vous, madame, calmez-vous, buvez de l’eau avec du sucre et ça ira".

Un ton que sa proche amie a trouvé "méprisant, voire indécent", estime-t-elle, aujourd'hui. L'opérateur lui conseille alors de contacter SOS Médecins.

A 15h45, voyant que l'état de santé de son amie se dégrade, la jeune femme appelle le 18. Elle est de nouveau basculée vers un opérateur du Centre 15, rapporte le média Metropolitain. Cette "orientation n’a eu aucune suite, puisque je venais d’avoir le Samu. J’ai précisé à chaque appel qu’elle est asthmatique et qu’elle a beaucoup de mal à respirer. On m’a conseillé de lui donner sa Ventoline", raconte-t-elle.

Les symptômes de son amie s'intensifient ; très faible, cette dernière perd connaissance. "J'ai rappelé le 18, le pompier m'a recommandé de lui donner un médicament pour atténuer les douleurs, de lui passer la main sous l'eau et de lui faire prendre une douche chaude." Des conseils suivis par la jeune femme, qui constate alors des "tâches bizarres et anormales" sur le corps de son amie malade. "Je me suis affolée", déclare-t-elle.

 

Une plainte déposée

Cette dernière parvient finalement, avec l'aide d'une autre connaissance, à transporter son amie aux urgences de la polyclinique Saint-Roch à Montpellier. Mais sur le trajet, la jeune malade perd de nouveau connaissance ; un nouvel appel au Samu n'obtient alors aucune réponse. La juriste est finalement prise en charge à 17h30 et transférée en urgence absolue au CHU de Montpellier, où elle décède d'une méningite aiguë foudroyante.

Ses parents ont depuis décidé de porter plainte, notamment pour homicide volontaire, et une enquête a été ouverte.

Dans un communiqué, le CHU de Montpelier assure "déplore[r] avec émotion le décès brutal [de cette] jeune patiente de 25 ans, qui avait pris contact avec le Samu de l’Hérault le 15 octobre dernier, avant d’être orientée vers un service d’urgence, puis accueillie au CHU de Montpellier où elle est décédée." "Les détails du drame sont encore troubles, mais une enquête a été lancée par le parquet de Montpellier, alors que le CHU reconnait avoir lancé de son côté sa propre enquête interne", précise la direction de l'établissement, exprimant "sa profonde tristesse".

Selon Metropolitain, l’assistant régulateur du Centre 15 ayant géré ces appels d’urgence a été suspendu à titre conservatoire par la direction du Samu et du CHU de Montpellier.

[avec Métropolitain]

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Claire FAUCHERY

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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
Cette jeune femme (25 ans, l’ « âge idéal » pour la méningite) n’avait quasi aucune chance de survivre à cette méningite fulminante. La question n’est évidemment pas là, quand bien même on aborde la notion de perte de chance que sous-tend ce drame. Pour le bien de notre système de santé et de nos relations avec lui, pour que ces tragédies ne se reproduisent pas, il sera intéressant, nécessaire, que les bandes audio et les conclusions de l’enquête soient portées à notre connaissance. Comment oublier l’histoire de Naomi Musenga!…
Photo de profil de MICHEL UZAN
156 points
Médecine générale
il y a 1 an
Il y a obligation de moyens, même si le résultat ne laissait pratiquement aucune chance a cette pauvre jeune femme.or avec des gens mal formes, avec une empathie de porte de prison,il faut s'attendre à ce genre de résultats.il faut former les assistants et régulateurs et éventuellement faire faire a ces gens des tests avant de les embaucher,en leur expliquant qu'ils ont la vie des gens entre les mains et qu'ils ne jouent pas a la game boy.cette histoire et celles qui se répètent sont insupportables.
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701 points
Incontournable
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
les vaccins contre la méningite devraient faite parti d’une campagne de santé publique. Depuis le Covid (confinement) recrudescence des méningites bactériennes Dans ma région 1 cas mortel De meningite Y. 51 ans Enseignante.
 
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