
Le généraliste refuse de lui prolonger son arrêt maladie, elle lui jette un électrocardiographe au visage
Un médecin généraliste exerçant dans un centre de santé en banlieue lyonnaise a été violemment agressé, mercredi 11 juin, par une patiente après avoir refusé de lui prolonger son arrêt de travail. La femme l'a insulté et lui a jeté un électrocardiographe au visage.

Un "déferlement d'insultes racistes et de violence physique". Ce sont par ces mots qu'un généraliste remplaçant, âgé de 30 ans, a résumé l'agression qu'il a subie mercredi 11 juin. Exerçant depuis quelques mois dans un centre de santé de la commune de Décines-Charpieu, en banlieue lyonnaise, le praticien a dû faire face à une patiente violente.
Elle "est arrivée en retard à son rendez-vous", raconte le médecin agressé auprès du Progrès. "J'ai pris la personne suivante dans la salle d'attente, avant de la recevoir." Une décision qui, selon lui, a agacé la patiente "par ce qu'elle [a] considér[é] comme mon retard".
Durant la consultation, cette femme de 22 ans demande que soit prolongé son arrêt de travail. Le généraliste refuse : "Nous ne faisons à Décines ni prolongation d'ordonnance ni prolongation d'arrêt maladie et c'est précisé sur le site au moment de la prise de rendez-vous."
La patiente a alors "explosé", insultant violemment le médecin avant de lui lancer l'électrocardiographe au visage. "Il s'est cassé au sol. Si je ne m'étais pas protégé avec mon bras, je le prenais en pleine tête", témoigne le généraliste, qui s'en est sorti avec plusieurs jours d'ITT.
J'irai jusqu'au bout de la procédure
Les forces de l'ordre ont été contactées après le départ de la patiente. Le médecin et le responsable du centre de santé ont porté plainte. Une enquête est en cours, indiquent nos confrères du Progrès. La femme aurait déjà été identifiée, précise Actu Lyon.
Le généraliste agressé, qui a souhaité prendre quelques jours de vacances, l'assure : "J'irai jusqu'au bout de la procédure car c'est un cri d'alerte que je lance. C'est l'acte de trop." "On atteint des sommets de mépris envers les médecins", lâche-t-il, expliquant envisager d'arrêter "ce métier" s'il finit par lui "coûter [s]a santé mentale et [s]a vie".
"Ces actes sont intolérables, injustifiables et révèlent un climat de violence qui gangrène notre société", a réagi Laurence Fautra, maire de Décines-Charpieu, sur Facebook. Elle a, par ailleurs, exprimé son soutien "au médecin agressé et à l'ensemble de l'équipe" du centre de santé.
[avec Le Progrès et Actu Lyon]
La sélection de la rédaction
Faut-il ouvrir plus largement l'accès direct à certaines spécialités médicales ?
A Rem
Non
On n’arrive déjà pas à avoir un rendez-vous en urgence en tant que médecin traitant pour un de nos patients parce qu’il y a trop d... Lire plus