Samu

Bébé enterré dans un jardin en Vendée : mis en examen, le père porte plainte contre le Samu pour inaction

Le corps sans vie d'un nouveau-né a été découvert, enterré dans un jardin, à La Chapelle-Palluau (Vendée) le 10 août dernier. Les parents ont été mis en examen. Ils évoquent un déni de grossesse. Le père, qui dit avoir appelé le Samu lors de l'accouchement de sa compagne, a porté plainte pour inaction. 

14/08/2025 Par Louise Claereboudt
Faits divers / Justice
Samu

C'est une terrible affaire qui secoue le petit village de La Chapelle-Palluau, en Vendée. Dimanche 10 août, le corps sans vie d'un nouveau-né a été retrouvé enterré dans le jardin d'une maison, révèlent nos confrères de Ouest-France. La mère de l'enfant, âgée de 24 ans, a été mise en examen pour "délaissement de mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort", a fait savoir la procureure de la République de La Roche-sur-Yon. Le père, âgé de 26 ans, a quant à lui été mis en examen pour "meurtre d'un mineur de moins de 15 ans".

Dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 août, la jeune femme de 24 ans est prise de violents maux de ventre, rapporte le quotidien régional. Les douleurs s'intensifiant, son compagnon compose le 15. Ce dernier tombe sur un assistant de régulation du Samu qui transfère l'appel vers un médecin au bout de quelques minutes. "À ce moment-là, l'appel est lunaire", commente Me Louis Yarroudh-Feurion, l'avocat du jeune homme, dans Le Parisien.

Le jeune homme de 26 ans demande qu'une équipe soit envoyée rapidement à leur domicile. Mais le médecin souhaite s'entretenir avec la jeune femme. "Elle était en incapacité de parler vu la douleur", explique Me David Potier, l'avocat de cette dernière. Le médecin aurait alors répondu : "Ecoutez, prenez du Spasfon ou de l'ibuprofène, ça ira mieux et demain vous allez voir votre médecin traitant", rapporte Me Louis Yarroudh-Feurion.

Le jeune homme aurait insisté, mais le Samu aurait refusé de se déplacer avant de raccrocher, poursuit son avocat.

Des circonstances encore floues

Sa compagne accouche finalement dans la douche. D'après les déclarations des deux parents, qui évoquent un déni de grossesse, l'enfant est né vivant. Les versions divergent ensuite. "Madame affirme que monsieur lui aurait dit : 'Je vais faire ce qu'il faut, personne ne le saura, je vais noyer cet enfant'", rapporte Me Louis Yarroudh-Feurion, également interrogé par le quotidien régional. Mais "rien ne permet aujourd'hui de corroborer ces allégations", ajoute l'avocat.

Auprès du Parisien, l'avocat avance une autre version que celle de la mère. Son compagnon aurait "coupé le cordon ombilical sans clamper" ; l'enfant serait mort une quinzaine de minutes plus tard. L'autopsie diligentée devra déterminer l'heure de la mort du nouveau-né et les causes du décès.

Les parents sont alors "dans une situation de choc extrême", indique à ICI Loire Océan Me Yarroudh-Feurion. Selon Maître Potier, avocat de la mère, "cette dernière passe une commande via un drive pour se procurer des protections hygiéniques et de quoi pouvoir se nettoyer après l'accouchement." Son compagnon, lui, "se rend sur Amazon et commande une pelle, avec une livraison en 24 heures. En fait, ce sont des gens qui, à ce moment-là, essaient de se raccrocher au quotidien."

Le nouveau-né est enterré dans le jardin samedi 9 août. Le jeune homme se confie ensuite à un ami, qui prévient les gendarmes. Le couple est placé en garde à vue le lendemain.

Le jeune homme a reconnu devant les gendarmes "qu'il y a eu un déni de grossesse, que le bébé est mort et qu'il l'a enterré". Il nie en revanche "lui avoir donné la mort volontaire", selon son avocat. La mère de l'enfant a été laissée libre sous contrôle judiciaire, tandis que son compagnon a été placé en détention provisoire.

Ce dernier a porté plainte contre le Samu 85. "Si des professionnels les avaient aidés par téléphone, l’issue aurait pu être différente", affirme en effet son avocat. La mère de l'enfant a quant à elle été hospitalisée, après une garde à vue "inadmissible" au cours de laquelle cette dernière n'a pas vu de médecindénonce Me David Potier.

[avec Ouest-France, ICI Loire Océan et Le Parisien]

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1 débatteur en ligne1 en ligne
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 4 mois
Réponse à Bertand S (encore): sachez que j'ai vécu en janvier dernier le décès d'une proche après un appel au 15 de 40 min et autant de délai pour l'arrivée d'une ambulance non médicalisée faute d'équipe SMUR. Décès dans l'ambulance. Horrible. Encore une fois, ce sont des faits que personnes ne peut ignorer. Que vous critiquez donc, mais qui sont issus de ce que vous semblez défendre: le tout-régulation. Des faits inimaginables il y a encore 4-5 ans.
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 4 mois
Je suis étonné d'une chose. Que la patiente ait refusé de prendre le téléphone me parait normal vu le contexte. Peu importe ce qu'a dit le père de l'enfant au samu. Mais pour moi, le ton utilisé par ce monsieur devait être très évocateur de problème grave. Il fallait donc envoyer illico les secours. Dans toutes les bavures de régulation on retrouve ce même décalage entre l'ambiance apocalyptique côté patient et le calme tranquille côté SAMU. "Prenez du Spasfon". Et pourquoi le SAMU n'utilise t il pas la visio. Tout le monde a WhatsApp sur son smarphone.
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 4 mois
Selon le père, le Samu n’a rien fait (les bandes donneront la réalité objective des faits). Selon les avocats, ils étaient désemparés, sidérés, (on peut le comprendre - on peut tout comprendre…) mais pas ahuris au point d’être en incapacité de commander des protections hygiéniques sur un drive pour elle, et une pelle (UNE PELLE!) sur Amazon pour lui !!! On est pas loin du fond, là…
 
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