
Vague d'arrêts maladie à l'hôpital de Nevers
Epuisés par de mauvaises conditions de travail, une trentaine de soignants de l’hôpital de Nevers (Nièvre) viennent de se déclarer en arrêt maladie.

"Nous ne pouvons plus supporter ces conditions physiques et psychologiques", écrivent les infirmières et aides-soignantes, dans une lettre à la direction de l'hôpital de Nevers consultée par France 3. "Chacun et chacune d’entre nous sommes atteints dans nos valeurs : bienveillance, bientraitance, respect et dignité. (...) Nous n’arrivons plus à percevoir l’humanité dans les pratiques", déplorent-ils.
"Les soignants sont dans un état pas possible (…) Ils ont craqué psychologiquement ", abonde David Boucher, syndicaliste CFDT à l'hôpital de Nevers.
Alors que le plan blanc a été activé, les soignants ont le sentiment d'avoir une charge de travail démultipliée et de ne pas faire leur travail dans de bonnes conditions. "On a l'impression de porter ce service à bout de bras, sans aucune aide. On n'y arrive plus", déplore une infirmière sur France 3. Une autre a le sentiment de devenir maltraitante. "Un chien serait mieux traité chez le vétérinaire", ajoute une aide-soignante. "On a du personnel qui pleure en arrivant et en repartant, on est épuisés. Les patients, eux, peuvent devenir agressifs", poursuit-elle. "Ce n'est ni une grève, ni un arrêt collectif : c'est un appel à l'aide", insiste une soignante alors que les arrêts maladie vont au moins jusqu'au 10 février.
En cause, un manque criant de soignants - il "manque 40 infirmières et des médecins" - et une absence de déprogrammation d'intervention malgré le plan blanc. "Ce matin, lorsque les arrêts maladie sont arrivés, l'hôpital a enfin commencé à déprogrammer. Ils ont libéré 20 lits en 2 heures !", constate David Boucher.
Contactée par France 3, la direction de l'hôpital n'a pas encore répondu.
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