Infirmières, aides-soignantes... Les violences physiques en hausse au sein des établissements de santé
Les violences envers les soignants ont augmenté dans de nombreuses régions françaises, rapporte l'Observatoire national des violences en santé 2025.
Les signalements de violences ont augmenté de 6,7 % entre 2023 et 2024 - passant de 19 640 à 20 961 signalements, rapporte le dernier rapport de l'Observatoire national des violences en santé (ONVS). En établissement de santé, les signalements concernent à près de 90 % des atteintes aux personnes, soit des violences verbales (injures, menaces, intimidations...) ou physiques (coups, bousculades, agressions sexuelles). "Les violences physiques sont prédominantes et affichent la progression la plus marquée avec une augmentation de 10 % entre 2023 et 2024", souligne le rapport.
La quasi-totalité (plus de 96%) des signalements proviennent d'établissements de santé. Les services les plus concernés sont la psychiatrie, les services de médecine-chirurgie-obstétrique, les établissements ou services médico-sociaux (EMS) et les urgences.
La sous-représentation des déclarations de soignants libéraux "ne reflète pas la réalité des violences sur le terrain, mais plutôt une différence notable dans les pratiques de déclaration", indique l'ONVS. Et d'expliquer ce phénomène par l'absence de protocoles institutionnels encadrant la déclaration, la charge administrative supplémentaire pour le praticien exerçant seul, une méconnaissance du dispositif, la normalisation des tensions avec les patients…
Toutefois, en libéral aussi, les violences physiques augmentent, même si les violences verbales prédominent dans les signalements. "Cette évolution laisse entrevoir une possible détérioration du climat relationnel dans l'exercice libéral, avec un glissement progressif des incivilités verbales vers des formes plus graves d’agression", analyse l'ONVS qui suggère de mettre en place des "mesures spécifiques de prévention et de protection adaptées aux particularités de l'exercice isolé".
Dans la plupart des cas, ces violences sont commises par des patients ou des résidents (autour de 70 % des signalements), mais de nombreux actes sont aussi commis par les accompagnants, visiteurs et membres de la famille (16 % en 2024). Dans près de deux tiers des cas, les victimes sont des infirmières ou des aides-soignantes, le plus souvent des femmes.
Pour les médecins, "les chiffres relatés dans ce rapport, principalement issus des données hospitalières, ne reflètent que partiellement la réalité de la situation. Cela plaide en faveur que l'échelon national, via l'ONVS, dispose de l’ensemble des signalements afin de bien identifier le périmètre de cette problématique majeure", indique l'Observatoire.
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