Une centaine de soignants réunis en hommage au psychiatre tué par un patient en Guadeloupe
Près de deux semaines après le décès du Dr Gal, poignardé par un patient, une centaine de soignants ont défilé vendredi à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Rendant hommage au psychiatre, ils ont également dénoncé l'insécurité à laquelle font face les professionnels de santé de l'île.
Un collectif réunissant une centaine de professionnels de santé a défilé vendredi 12 décembre à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) en hommage au Dr Jean-Michel Gal, psychiatre tué à l'arme blanche début décembre lors d'une consultation. Les manifestants ont réclamé "plus de moyens" pour lutter "contre l'insécurité" en psychiatrie.
Vêtus de blanc, les soignants (infirmières, médecins, cadres de santé…) ont marché entre Pointe-à-Pitre et les Abymes en hommage au psychiatre de 67 ans, tué le 1er décembre par un patient au centre médico-psychologique (CMP) du Gosier, sur l'île de Grande-Terre.
"Il nous manque terriblement. Je suis en colère contre tout, cette personne qui a fait le geste, et ce sentiment d'insécurité que l'on vit", a soufflé à l'AFP Jean-Pierre Baral, infirmier en intra-hospitalier dans le même secteur que le Dr Gal.
Interrogée par Guadeloupe la 1ere, Marie-Claude Terrine, infirmière de nuit dans un établissement spécialisé dans la lutte contre les maladies mentales, indique avoir déjà "eu l’occasion de rencontrer le Dr Gal." "C’est vraiment quelqu’un de très investi dans son métier. Il est temps que l’institution prenne en compte le bien-être de ses soignants, aujourd’hui d’autant plus. Il faut complètement repenser la sécurité de tous les agents", a-t-elle affirmé.
Jimmy Louis, infirmier âgé de 46 ans, espère que "cette tragédie ne soit pas un événement isolé, qu'il y ait un avant et un après". "Il y a un gros enjeu autour de la prise en charge extra-hospitalière, car les centres médico-psychologiques ne sont pas forcément dans des locaux adaptés, car dans des maisons individuelles", relève le soignant, alors que plusieurs professionnels soulignent "l'absence d'issues de secours" dans les bureaux, "des couloirs trop étroits" créant une "trop grande proximité avec les patients difficiles".
Agent de service hospitalier, Hermin Hubert est venu "pour soutenir [les] collègues du CMP du Gosier, dans cette tragédie car ils sont fortement atteints". Plusieurs d'entre eux se trouvaient sur les lieux au moment des faits et n'ont pas repris le travail depuis. Le patient à l'origine du meurtre de Jean-Michel Gal a lui été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire.
A l'issue de la marche, une délégation de cinq personnes a été reçue à l'ARS pour "demander à être associé[e]s aux travaux en cours", a rapporté à l'AFP l'une des professionnelles reçues, à l'issue de cette réunion.
[avec AFP et Guadeloupe la 1ere]
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