
"Inutile", "complexe"… Médecins et pharmaciens fustigent les nouvelles règles de prescription des AGPL-1
Entré en vigueur le 1er février, le dispositif d'accompagnement à la prescription des antidiabétiques analogues du GPL-1 est décrié par plusieurs syndicats de médecins et de pharmaciens, qui dénoncent une "mesure bureaucratique" exposant les libéraux à des reprises d'indus. La CSMF appelle au boycott.

Depuis le 1er février 2025, les médecins prescrivant des antidiabétiques analogues du GPL-1 doivent fournir à leur patient un formulaire accompagnant l'ordonnance afin d'indiquer au pharmacien si la prescription est conforme, ou pas, à l'AMM et aux ITR. Faute de quoi, le traitement ne sera pas remboursé.
"La motivation est simple et louable : éviter les prescriptions destinées à l’amaigrissement (non remboursables) pour les recentrer sur le traitement du diabète, reconnaît le Dr Richard Talbot, trésorier de la FMF. Malheureusement le traitement en est totalement lunaire", tacle le généraliste dans un article sur le site de la FMF.
Dès dimanche 2 février, le syndicat a tenu à mettre en garde ses adhérents. Non seulement le téléservice est "inutile" car il demande de fournir des informations sur le patient dont l'Assurance maladie dispose déjà, mais il est "dangereux financièrement pour les médecins" : "Il indique comme 'dans les clous' des prescriptions hors de l’ITR", en l'occurrence dans le cas d'un AGPL-1 en monothérapie, relève Richard Talbot. "Nous attendons donc d’urgence une position claire de l’Assurance maladie à ce sujet : les glutides sont-ils oui ou non remboursables en monothérapie en cas d’intolérance à la metformine ?", questionne Richard Talbot.
La FMF n'est pas le seul syndicat médical à monter au créneau. Lundi 3 février, la CSMF a même appelé au "boycott" de ce dispositif, "qui rendra plus complexe l’exercice médical et la vie des patients". "Si la CSMF est consciente des nombreux mésusages des analogues du GLP-1 hors AMM et indications thérapeutiques remboursables, il est simple d’identifier les patients souffrant d’un diabète, à la fois par l’historique de remboursement des patients et par la mention ALD figurant sur la carte Vitale", pointe son président, le Dr Franck Devulder, dans un communiqué dénonçant "une procédure pénalisante".
De son côté, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo) fustige une "énième mesure bureaucratique et inopérante". "Aucune consigne claire n'a été communiquée en amont aux pharmaciens", reproche le syndicat. "Faute d'anticipation, les pharmaciens devront gérer seuls les tensions et les incompréhensions avec les patients, sans parler des risques d'indus", déplore l'Uspo, en guerre contre "le harcèlement administratif qui asphyxie la profession".
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