Une pétition alerte sur la crise "sans précédent" de la dermatologie : "Il s'agit d'un scandale sanitaire"
Une pétition, rédigée par cinq dermatologues, appelle à accroître le nombre d'internes formés dans cette spécialité et à "garantir un accès au[x] soin[s]" à tous les Français. Publiée début décembre, elle a déjà réuni plus de 6 960 signatures.
"Aujourd'hui, la dermatologie française est au bord de la rupture, il s'agit d'un scandale sanitaire", lancent les auteurs d'une pétition citoyenne, signée par plus de 6 960 personnes. Publiée le 3 décembre sur une plateforme dédiée de l'Assemblée nationale, elle dénonce la "pénurie sans précédent de dermatologues" en France, "alors même que les maladies de peau […] ne cessent d'augmenter".
Ses cinq auteurs, tous dermatologues, rappellent que la France "ne compte que 2 880 dermatologues actifs". "La densité moyenne n’est que de 3,25 dermatologues pour 100 000 habitants, alors qu’il en faudrait au minimum 5 à 6 pour répondre correctement aux besoins", avancent-ils, précisant que la situation "s'est dramatiquement aggravée" depuis dix ans. En effet, d'après eux, "le nombre de dermatologues actifs a chuté de 22 %" depuis 2014 ; une baisse "aggravée" par un vieillissement de la profession.
La dermatologie fait pourtant partie des trois "spécialités médicales les plus plébiscitées" par les étudiants en médecine, est-il précisé dans la pétition : "Il ne s’agit pas d’une crise de vocation", mais d'un nombre trop faible de praticiens formés ces dernières années.
Or, le manque de dermatologues actifs a des conséquences majeures pour les patients. "Rendez-vous dans 3 à 6 mois - parfois plus d’un an, abandons de soins faute de spécialiste", "risque de diagnostic tardif", "maladies complexes, douloureuses, stigmatisantes (psoriasis, Verneuil, pelade, eczéma sévère...) prises en charge trop tardivement", ou encore "forte détresse psychologique, qualité de vie dégradée", listent les auteurs de la pétition.
Pour remédier à cette crise, ces derniers appellent à former "150 internes en dermatologie par an sur dix ans, contre 102 aujourd’hui" afin de rattraper le retard, ainsi qu'à "garantir un accès au[x] soin[s] en dermatologie" à tous les Français. "La situation est critique et nécessite une action immédiate", insistent-ils.
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