Un homme décède d'un AVC, sa fille pointe les "défaillances" du Samu
En avril, un homme de 66 ans est décédé après un accident vasculaire cérébral. Sa fille estime que des défaillances ont eu lieu dans la prise en charge de son père. Elle pointe notamment le comportement d'une opératrice du 15.
Il y a six mois, Yue Tan, un homme de 66 ans, est décédé après un accident vasculaire cérébral. Selon sa fille, la mort de ce dernier résulte d'une "défaillance du système". Le 23 avril, vers 10h, elle a retrouvé son père – venu de Chine pour passer quelques mois chez elle – dans sa chambre, à Sannois (Val-d'Oise). "Il était par terre. Il gémissait", relate-t-elle auprès du Parisien. "Il pointait son index pour essayer de me dire quelque chose, mais je ne comprenais pas."
La femme de 38 ans appelle le 18 ; un véhicule des sapeurs-pompiers est envoyé sur place. Elle est également redirigée vers le 15. Selon l'enregistrement – auquel nos confrères ont eu accès –, la régulatrice émet alors des doutes sur le fait que Yue ne puisse pas parler. "Posez-lui une question, demandez-lui son prénom", insiste l'opératrice, à l'autre bout de la ligne. "J'ai l'impression qu'elle me reprochait de mentir", témoigne la fille de Yue.
L'opératrice demande ensuite si le sexagénaire peut bouger. Sa fille répond qu'il ne peut pas. "Vous venez de me dire qu’il bouge parce qu’il vous montre où il a mal. Il faut savoir Madame ! Soit il bouge, soit il ne bouge pas !", s'emporte l'agente du 15, avant d'insister pour que Yue serre la main de sa fille. "Il y arrive avec la main gauche mais pas…", répond cette dernière. "Voilà, donc il bouge du coup !", la coupe l'opératrice.
Selon la trentenaire, l'opératrice a fini par lui "raccroche[r] au nez". Contacté par Le Parisien, le Samu du Val-d'Oise admet qu'il y a eu une coupure de communication. Mais "à l’écoute des bandes, rien ne permet d’affirmer qu’elle ait été intentionnelle", précise-t-il.
Une prise en charge retardée ?
Démunie, la fille de Yun rappelle dans la foulée le 15. Un autre opérateur lui répond. Les pompiers arrivent quelques minutes plus tard et sollicitent un médecin urgentiste du Smur. "Pour moi, le Samu aurait dû l'activer", estime aujourd'hui la fille du sexagénaire.
Une fois sur place, le Smur transporte Yue à Argenteuil, où il réalise un scanner permettant de révéler un AVC dans l'hémisphère gauche du cerveau et un caillot dans la carotide gauche. Il est finalement transporté en début d'après-midi à l'hôpital de la Fondation Rothschild à Paris, où il est opéré. Le sexagénaire décédera deux jours plus tard.
Sa fille, elle, ne comprend pas pourquoi son père n'a pas directement été transféré à l'hôpital de la fondation Rothschild et est persuadée que son père aurait pu être mieux pris en charge.
Le Samu affirme, de son côté, que les règles ont été suivies et qu'aucune anomalie n'a été relevée. Il précise, par ailleurs, que la première opératrice "a été entendue par sa hiérarchie et [qu']un rappel des bonnes pratiques de communication a été effectué".
[avec Le Parisien]
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