Soignantes et patientes mobilisées contre la fermeture de la maternité des Lilas : "Il n'y a pas assez de lieux comme ça"
Plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées, jeudi 30 octobre, contre la fermeture de l'emblématique maternité des Lilas. En difficulté financière depuis 2012, l'établissement privé doit fermer ses portes ce vendredi 31 octobre.
Ce vendredi soir, après plus de 60 années d'existence, la maternité des Lilas fermera ses portes. Située en Seine-Saint-Denis, à l'est de Paris, l'emblématique structure compte quatre salles de naissance et un centre d'interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle a été l'une de premières cliniques en France à pratiquer des méthodes d'accouchement "sans douleur" venues d'URSS, et n'a cessé de défendre les droits des femmes à disposer librement de leur corps.
Mais, en sursis pour des raisons financières depuis 2012, l'établissement privé d'intérêt collectif va devoir cesser son activité. Un clap de fin qui suscite l'émoi des soignants et de nombreuses patientes.
Jeudi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour dénoncer la fermeture de la maternité des Lilas. Avant de s'engager dans une marche silencieuse, les personnes présentes ont écouté le personnel – en grande majorité des femmes – chanter sur les escaliers extérieurs de la maternité. "Nous sommes venues vous dire que nous partons, et nos larmes de ne pourront rien changer", ont-elles fredonné, en blouses violettes.
"Un symbole d'une prise en charge innovante, moderne"
Devant la maternité, Suewellyne, mère d'un bébé de cinq mois né aux Lilas, a indiqué à nos confrères de l'AFP qu'"il n'y a pas assez de lieux comme ça, où c'est l'humain qui prime". "Oui, les locaux étaient désuets, mais humainement les sages-femmes compensaient tout, car elles écoutaient vraiment, se concertaient vraiment", a confié la mère de 39 ans.
Un constat partagé par Marion, 42 ans : "J'avais vécu mon premier accouchement comme un traumatisme dans un CHU, c'était froid, tendu. Le second, ici, était aussi très difficile mais en même temps magique, car j'étais écoutée, dans une institution féministe pas jugeante." Pour la mère d'un garçon de trois ans, "c'est imposer une forme de torture aux femmes de les priver de toutes ces compétences qui rendent les accouchements plus doux et plus libres".
Interrogée plus tôt jeudi sur France Info, la ministre de la Santé a reconnu que la maternité des Lilas était "un symbole d'une prise en charge innovante, moderne". Elle a, par ailleurs, rappelé qu'un centre pour la santé des femmes remplacerait la clinique, avec "une prise en charge des femmes avant l'accouchement et après l'accouchement", mais pas au moment même de l'accouchement, a souligné Stéphanie Rist.
[avec AFP]
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