"La visite à domicile ne survivra pas à l’été", alerte la fédération SOS Médecins
"La visite à domicile ne survivra pas à l’été" : le cri d'alarme de SOS Médecins
Alors que les visites à domicile n'ont pas été revalorisées depuis 20 ans et que les négociations conventionnelles touchent à leur fin, SOS Médecins lance un cri d'alerte pour les "sanctuariser". Sinon elles seront amenées à disparaitre, prévient l'association. La fédération milite également pour faire reconnaître sa plateforme de régulation.
"La visite à domicile ne survivra pas à l’été", alerte la fédération SOS Médecins
"Nous sortons de la Cnam où nous avons rencontré Thomas Fatôme. Pour l'instant, nous avons des pistes, mais pas d'informations précises. Il n'y a pas eu d'avancée majeure sur la revalorisation de la visite à domicile même si les choses ne sont pas encore certaines", a indiqué le Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins, à Egora. "La visite à domicile n'est pas une priorité absolue. Nous restons sur des propositions limitées", regrette-t-il.
Pourtant, l'heure est grave. "Nous sommes à un point de non-retour. En 10 ans, nous avons plus que divisé par deux le nombre de visites à domicile", alerte le Dr Masseron. "Il faut sanctuariser la visite, sinon elle va disparaître. C'est une solution pour désengorger les urgences et libérer du temps aux transporteurs sanitaires. C'est gagnant-gagnant pour le système [de santé]", justifie-t-il. "Un patient qui va passer aux urgences va coûter trois fois plus cher qu'une visite à domicile de nuit", ajoute le Dr Masseron.
La fédération SOS médecins, qui rassemble 63 associations et environ 1 300 médecins généralistes, constate effectivement une baisse majeure des visites à domicile, passées de 77 millions il y a 20 ans à 13 millions l'an dernier (pour l'ensemble des généralistes). SOS Médecins en réalise 1,3 million. "Les visites à domicile de jour sont grandement compromises, faute de trouver des médecins volontaires pour les effectuer. Beaucoup de médecins préfèrent les consultations en point fixe, financièrement deux à trois fois plus attractives", a exposé SOS Médecins lors d'une conférence de presse, jeudi 28 mars.
"Les discussions avec l’Assurance maladie semblent aboutir à un élargissement de cet écart, puisque les visites à domicile ne bénéficieraient même pas d’une part d’une revalorisation accordée seulement aux médecins traitants. Dans ces conditions, la visite à domicile ne survivra pas à l’été", pointe la fédération dans un communiqué. "Ce que nous défendons, ce n'est pas une augmentation de pouvoir d'achat, c'est le sauvetage d'un service médical qui est irremplaçable", a fait valoir le Dr Serge Smadja, secrétaire général de SOS Médecins. SOS Médecins réclame donc que "toutes les visites de soins aigus" soient tarifées à 70 euros. "Les visites demandent plus de temps, elles doivent donc être cotées comme des consultations longues", justifient les médecins de SOS. Aujourd'hui, le tarif de ces visites en journée est fixé à 36,50 euros.
La fédération réclame également "la mise en place d'une astreinte de 100 euros par heure" pour les médecins disponibles pour faire des visites à domicile sur appel du Samu ou du service d'accès aux soins (SAS).
"Aujourd'hui nous avons 15 euros supplémentaires par visite plafonnée à 20 par semaine, quand elles sont réalisées sur appel du SAS", note le Dr Masseron dont le cheval de bataille est "de faire reconnaître la plateforme de régulation de SOS" qui gère près de 7 millions d'appels par an. "Donc pour la même visite entre appel via la SAS ou via notre plateforme de régulation, il y a 15 euros d'écart", déplore le président de SOS, alors que sur ce sujet "rien n'est encore acquis".
SOS Médecins revendique également sa volonté de mettre en place un grand plan permettant de couvrir plus de territoires et soulager les services d’urgence alors qu'aujourd'hui 65% du territoire est couvert par une association. "Nous voulons améliorer cette couverture", projette SOS qui souhaite que l'Etat s'appuie sur leurs associations pour les patients sans médecin traitant.
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