"La mortalité néonatale n'est pas liée à la durée du trajet jusqu’à la maternité" : le président du CNGOF dénonce une "fake news"
Le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) conteste, dans une tribune, le lien souvent établi entre fermeture des petites maternités et hausse de la mortalité infantile.
La fermeture des petites maternités participe-t-elle à la hausse de la mortalité infantile en France ? Cet argument, souvent mis en avant dans le débat public, est largement rejeté par le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) dans une tribune publiée diffusée à la presse et publiée sur le site du Figaro. Ces dernières années, des travaux ont tenté d'établir un lien entre mortalité infantile et temps de trajet pour se rendre dans une maternité. Pour le Pr Patrick Rozenberg, ils ne sont pas suffisamment fiables.
"Nous avons fait remarquer que la fermeture des maternités a été bien plus drastique dans les pays européens qui ont les taux de mortalité infantile les plus bas... La parole des professionnels de terrain et des chercheurs n’est pas écoutée !", avance le président du CNGOF. "Les enjeux politiques, le fait que les présidents des conseils de surveillance des hôpitaux soient statutairement les maires, l’approche des élections municipales, biaisent le débat au détriment de la santé des mères et des nouveau-nés", déplore-t-il.
"On ne joue pas avec la vie des mères et des nouveau-nés !"
Citant deux récentes études – qui "démentent une fois de plus la vérité alternative qui se propage" -, le Pr Rozenberg soutient que "la mortalité néonatale est ainsi liée à des conditions socio-économiques précaires, et non à la durée du trajet jusqu’à la maternité". "C’est dans les zones urbaines et non dans les zones rurales que la mortalité néonatale augmente", pointe-t-il.
"Alors que la mortalité infantile augmente, que la France se retrouve tout en bas du classement européen et que nos services sont en grande difficulté, nous avons impérativement besoin d’un débat rationnel et serein pour redresser la barre", plaide le praticien, appelant journalistes, élus et institutions à "cesser de propager des fake news". "On ne joue pas avec la vie des mères et des nouveau-nés !"
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