Consult' à 30 euros : "Peut-être qu'il faut que les généralistes s’engagent à prendre plus de patients" lance Valletoux

13/02/2024 Par Mathilde Gendron
Nommé jeudi dernier ministre délégué à la Santé et à la Prévention, Frédéric Valletoux a donné sa première interview, ce mardi 13 février, sur le plateau des 4 vérités de Télématin, sur France 2. Le nouveau locataire de l'avenue de Ségur a indiqué être “favorable” à la revalorisation du tarif à 30 euros de la consultation chez les médecins généralistes, mais attend des "contreparties". 

 

Ce mardi 13 février, le nouveau ministre délégué à la Santé et à la Prévention, Frédéric Valletoux, a répondu aux questions de Thomas Sotto sur le plateau des 4 vérités sur France 2. Il a confié être “favorable” à la revalorisation du tarif à 30 euros de la consultation chez les médecins généralistes traitants, débattu lors de la troisième séance “multilatérale” de négociations conventionnelles. Mais, il attend également un “engagement des médecins”. “A partir du moment où on les soulage en temps administratif, à partir du moment où l’Etat fait l’effort de les accompagner à travers des assistants médicaux [...], peut-être qu’il faut qu’ils s’engagent aussi à prendre plus de patients ?, pose-t-il. Il y a une discussion sur les contreparties à ces 30 euros”. "Mais ces 30 euros sont légitimes", a-t-il insisté.

Le ministre délégué s'est en revanche montré plus nuancé sur un éventuel retour à l'obligation de gardes. “C'est à décider entre les professionnels” sur les territoires, avance-t-il. “Je suis favorable à ce qu'on puisse peut-être demander à ceux qui le peuvent”, ajoute-t-il. "Ceux qui ont un âge avancé, ceux qui ont des milliers de patients, ceux qui bossent déjà 10, 11 voire 12 heures par jour, on ne va pas leur demander de revenir en plus le week-end. Mais peut-être qu’on peut trouver des marges de manoeuvre”. Pour Frédéric Valletoux, “l’obligation sera la dernière décision si on constate une carence, parce que dans les territoires on n’a pas su organiser une permanence des soins améliorée.” 

 

Alors que les infirmières libérales organisaient ce lundi des opérations escargot pour demander une revalorisation de leur rémunération, Frédéric Valletoux a souligné qu’il fallait “sans doute mieux les payer”. “Mais il faut aussi reconnaître leur rôle dans l’acte de soin en leur reconnaissant de nouvelles responsabilités et peut-être sous couvert des médecins, les voir monter en compétences”, poursuit-il. 

Frédéric Valletoux a également évoqué la problématique “qui dure depuis quelques années” des déserts médicaux. “Les choses vont encore se tendre pendant 5 à 7 ans”, prévient-il. En supprimant le numerus clausus, “on a aujourd'hui 20% d’étudiants en plus en 2e année de médecine, qu’il n’y en a avait il y a trois ans. On voit que ça remonte, mais on sait bien qu’on ne forme pas un médecin en un claquement de doigts”

Interrogé également sur la taxe lapin, le ministre délégué à la Santé et à la Prévention a indiqué qu’il fallait de la “communication, de la pédagogie et puis peut-être qu’il faut aller vers une petite retenue”. Des "solutions concrètes” seront présentées “d’ici l’été”

Concernant la fin de vie et la légalisation de l'aide active à mourir, Frédéric Valletoux a indiqué qu’il était “favorable à ce qu’on pose le débat de manière apaisée pour retrouver un équilibre”

[Avec Franceinfo

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Débatteur Passionné
Oto-rhino-laryngologie
il y a 2 ans
Les médecins ont fini par adopter la nouvelle façon de travailler des Français : ne plus se tuer (littéralement) au boulot, et profiter aussi un peu de la vie, de leur famille. La civilisation des loisirs, dont les 35 heures en étaient les prémisses et annoncées comme un progrès social, pourquoi les médecins n'y auraient pas droit? Et ils ont bien compris aussi que plus ils travaillent, plus leurs revenus sont rabotés par l'impôt. Pas d'heures supplémentaires defiscalisées pour les mdecins libéraux. Bien au contraire, ce qu'ils font en plus, pour rendre service à leurs patients, ils n'en recueillent pas la juste rétribution. Quand on choisit l'exercice libéral, on choisit la façon dont on veut organiser son temps de travail. Si ce deal n'est plus respecté, c'en sera fini de la medecine liberale.
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58 points
Médecine générale
il y a 2 ans
Bonjour Moi,ministre de la santé et de la cohésion sociale et de la solidarité: Je propose la consultation de base à 50 euros et pour reconnaître l'expertise et l'expérience des médecins généralistes 5 euros supplémentaires pour chaque decennie d'ancienneté. Je propose de tenir compte de la présence ou non d'une secrétaire médicale en proposant un forfait ressource humaine d'un montant de 5000 euros par an. Je propose la formation médicale obligatoire avec une contre partie incitative l'indemnisation à 750 euros pour chaque journée de formation. Je propose de former plus d'étudiants en médecine en créant un vrai plan Marshall tout en conservant le statut du médecin. Je propose de revenir sur le droit de prescription des Infirmières de pratique avancée qui est tout sauf une avancée mais plutôt une uberisation de la médecine. Et si ça pouvait être vrai .... Ce serait une simple valorisation du travail du médecin généraliste alors que les ostéopathes facturent entre 50 et 80 euros la 1/2 heure les psychologues 60 à 90 euros l'heure. Mr Valletoux soyez courageux et prenez des décisions justes!
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
"A partir du moment où on les soulage en temps administratif" Ah? Ca m'intéresse, parce que j'ai toujours aucun soulagement. Toujours autant de CERFA (non remplis par l'hopital qui fait les soins), autant de dossiers MDPH (demandés par la secu ou la médecine du travail), de PAI et de demandes toujours plus abusives de l'école (publique), de dossiers d'assurances/prévoyance (qui n'apportent rien en termes de soins), etc. Donc je suis très curieux de connaitre le dit "soulagement". Parce qu'à l'heure actuelle je m'estime plutôt secrétaire médical du patient que soignant. Tout ça grâce à l'état
 
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