Harcèlement et agressions sexuelles aux urgences : deux médecins, dont un chef de service, révoqués
Les deux praticiens, dont l'un était chef des urgences du CH de Vendôme (Loir-et-Cher), faisaient l'objet d'une procédure disciplinaire après des accusations d'agressions sexuelles et de harcèlement sexuel. Ils ont été mis en cause par huit femmes.
Deux médecins, dont le chef des urgences du centre hospitalier de Vendôme dans le Loir-et-Cher, ont été révoqués à l'issue de la procédure disciplinaire initiée en octobre 2024 après des révélations de violences sexuelles. Une sanction "particulièrement rare", qui "reflète la gravité des faits en cause", a commenté mercredi 3 décembre la directrice générale de l'agence régionale de santé du Centre-Val de Loire, dans un message posté sur LinkedIn.
Mis en examen en juillet 2024 pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel, les deux praticiens hospitaliers révoqués avaient été mis en cause par huit femmes pour des faits parfois étalés sur plusieurs années.
Quatre des huit plaignantes disaient avoir été victimes des deux médecins, avait alors indiqué le parquet de Blois, saisi en mars de la même année par la directrice de l'hôpital après la dénonciation de ces faits par plusieurs internes de la faculté de médecine de Tours. Une procédure disciplinaire avait été lancée, quelques semaines plus tard, à l'encontre des deux hommes, qui contestent les faits leur étant reprochés.
A l'issue de celle-ci, et du conseil de discipline qui s'en est suivi, le Centre national de gestion (CNG) de la fonction publique hospitalière a prononcé la révocation des médecins le 27 novembre.
Pour la directrice générale de l'ARS, Clara de Bort, cette décision "envoie un message clair : les comportements sexistes, les violences sexuelles et toute forme de harcèlement n’ont pas leur place à l’hôpital, où la qualité des soins dépend aussi d’un environnement de travail sûr, respectueux et protecteur". "La parole des victimes et anciennes victimes a été entendue", a-t-elle poursuivi sur LinkedIn, affirmant que cette décision "rappelle l'exigence collective qui doit guider l'ensemble des établissements de santé".
La décision de révocation se fait en parallèle de l'enquête judiciaire, toujours en cours, alors que les deux praticiens sont encore placés sous contrôle judiciaire avec notamment l'interdiction d'entrer en contact avec leurs anciens collègues.
Dans cette affaire, outre ces deux médecins, trois autres personnes ont aussi été impliquées. Deux femmes cadres de santé ont, en effet, été mises en examen en octobre 2024, notamment pour "menace et actes d'intimidation". Un autre médecin a également été mis en examen pour "harcèlement sexuel par personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions", et pourrait à son tour être convoqué à un conseil de discipline, précise l'AFP. Ces trois personnes ont réfuté les faits, selon le parquet de Blois.
[avec AFP]
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