Doublement des franchises : "Ça revient à instaurer une taxation des malades", dénonce MG France
Si le Premier ministre avait déjà fait part, à la mi-juillet, de son souhait de rehausser les plafonds annuels des franchises médicales, le Gouvernement envisagerait aussi de doubler leur montant unitaire. Un projet "injuste socialement, inefficace économiquement et irréalisable techniquement", pour le syndicat MG France.
"Alors que la Sécurité sociale célèbre ses 80 ans", le projet gouvernemental de doubler les franchises médicales "marquerait un nouveau recul de la solidarité nationale", alerte le syndicat MG France, dans un communiqué de presse diffusé ce mercredi 20 août. Mi-juillet, lors de la présentation de son plan d'économies, le Premier ministre avait déclaré vouloir "responsabiliser" les patients et avait annoncé, entre autres, le doublement du plafond des franchises, de 50 à 100 euros par assuré et par an.
Selon Les Echos, le Gouvernement envisagerait d'aller plus loin pour réaliser des économies, en doublant aussi le montant unitaire des franchises médicales et participations forfaitaires. Plusieurs projets de décret, en préparation, prévoient en effet de rehausser la franchise sur les médicaments de 1 à 2 euros par boîte début 2026. Le forfait de 2 euros par consultation chez le généraliste pourrait quant à lui grimper à 4 euros, selon nos confrères.
Serez-vous prêt à recouvrir les franchises médicales ?
FRANCOISE DEFRENE
Non
Qu'on puisse seulement avoir l'idée de nous transformer en percepteurs dépasse mon entendement... Quel mépris ! Et c'est parti... Lire plus
Ces mesures reviendraient "à instaurer une taxation des malades", dénonce MG France, qui rappelle que les franchises sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires avaient déjà doublé en 2024. Une nouvelle hausse "alourdirait encore la facture des soins des Français", s'inquiète l'organisation.
Ces franchises et participations seraient payées "au comptoir", "sans qu'aucune profession de santé ne sache précisément qui devra demain jouer le rôle de percepteur de cet impôt qui ne dit pas son nom", souligne le syndicat.
"Quant aux économies espérées" – MG France indique que la Cnam table sur 700 millions d'euros par an –, "rien ni personne n'a jamais montré une réduction de la consommation de soins après la mise en place du 'ticket modérateur' et des 'franchises' actuelles, décidément bien mal nommées", rétorque le syndicat.
Ce doublement des franchises risque, en outre, de compliquer la vie des soignants. Comment ces derniers pourront "suivre le nombre des franchises payées par chacun de leurs patients, pour savoir à quel moment le plafond sera atteint" ? Le flou persiste.
MG France demande à l'exécutif d'abandonner ce projet, "injuste socialement, inefficace économiquement et irréalisable techniquement". S'il devait être maintenu, l'organisation annonce qu'elle s'opposera "de toutes les façons possibles" à sa mise en œuvre.
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