Vasoconstricteurs : les recos des Académies et de l'ANSM

27/10/2020 Par Dr Alain Trébucq
Infectiologie
Les rhumes font partie de la pathologie saisonnière courante. Bénins, ils n’en gâchent pas moins la vie quotidienne durant 7 à 10 jours si bien que la tentation est souvent grande d’en limiter les conséquences à l’aide de traitements, dont les vasoconstricteurs administrés par voie nasale.

C’est dans ce contexte que les deux Académies, de médecine et de pharmacie, rappellent que « aucun traitement du rhume de l'adulte n'a réellement fait preuve d'une grande efficacité. » Or, comme le soulignent les Académiciens, « les prescriptions médicamenteuses sont nombreuses et variées, représentant à la fois un danger en termes de santé publique et de risque d'effet indésirable individuel, et un coût non justifié en termes de dépenses de santé. » Rappelant les recommandations des sociétés savantes, les Académies insistent sur la nécessité de limiter l'usage de la corticothérapie, laquelle est le plus souvent inadaptée, ainsi que l'usage des vasoconstricteurs en raison de leurs effets indésirables potentiellement graves, notamment cardiovasculaires, en suggérant qu'ils ne soient délivrés que sur prescription médicale.

Les Académiciens proposent aussi d’avoir recours à un terme générique, les infections virales des voies aériennes supérieures, résumé par l’acronyme IVVAS, pour désigner cette pathologie saisonnière, le mérite d’un tel sigle étant d’insister sur le caractère presque toujours viral, disqualifiant la prescription d’antibiotiques en première intention. Ceux-ci ne sont indiqués qu’en cas de suspicion d'infection bactérienne dont le diagnostic repose sur deux situations cliniques : d’une part des symptômes persistants sans évidence d'amélioration plus de 10 jours après le début des symptômes, d’autre part des symptômes sévères tels que fièvre élevée (>39°C) et une rhinorrhée purulente ou des douleurs faciales durant plus de 3-4 jours consécutifs. De son côté, l’ANSM souhaite rappeler aux patients adeptes de l’automédication et ayant recours à un vasoconstricteur pour soulager les symptômes de leur rhume, qu’un tel traitement n’est pas sans risque, notamment d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral, ischémique ou hémorragique. Aussi se verront-ils remettre par leur pharmacien une fiche d'information élaborée par l’ANSM sur les risques associés à ces traitements et les précautions à respecter lors de leur utilisation.

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Claire FAUCHERY

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