PR et grossesse : une influence maternelle mais aussi paternelle

12/07/2021 Par Corinne Tutin
Rhumatologie
Les grossesses des femmes avec une PR sont plus fréquemment émaillées de complications. Mais, la fertilité et le pronostic obstétrical pourraient aussi être moins bons quand le père est atteint de rhumatisme inflammatoire. Un point a été fait lors du Congrès de l'Alliance européenne des associations pour la rhumatologie (Eular), qui a eu lieu du 2 au 5 juin 2021.  
 

L’évolution des grossesses des femmes avec une PR est un peu moins favorable que chez les autres femmes. Une étude, entreprise en Suède et au Danemark à partir de registres, ayant comparé 1 739 grossesses de femmes avec une PR à 17 390 grossesses dans la population générale, a ainsi confirmé que ces femmes avaient un risque accru de prématurité (x 1,90 en l’absence de traitement) et que les enfants avaient plus souvent un faible poids naissance (x 1,34).  Ces deux risques étaient majorés, lorsque l’activité de la maladie restait élevée durant la grossesse au vu du score DAS28 et du taux de CRP. C’était aussi le cas lorsque la femme avait reçu dans les 9 mois précédant la grossesse des associations de biothérapies, de traitements de fond conventionnels et de corticoïdes, la probabilité de prématurité et de faible poids gestationnel étant alors triplée, a expliqué le Dr Karin Hellgren (hôpital Karolinska, Stockholm). En revanche, les traitements administrés pour la PR durant la grossesse ne semblaient pas avoir d’impact net.  Ces résultats soulignent l’importance de bien surveiller les femmes enceintes avec une PR, et ce tout particulièrement celles conservant une maladie active ou recevant un traitement intensifié.

La présence d’un rhumatisme inflammatoire chez les hommes doit aussi être pris en considération, a ajouté le Dr Luis Fernando Perez-Garcia (Centre médical universitaire Erasmus, Rotterdam). En premier lieu, l’existence chez eux d’une PR, d’une arthrite juvénile idiopathique ou d’une spondyloarthrite s’accompagne d’un taux de fertilité diminué, lorsque la maladie a été diagnostiquée avant 40 ans, vient de révéler l’étude iFAME-Fertility. Ensuite, le fait pour le père d’avoir une telle pathologie pourrait influencer le devenir de la grossesse. L’interrogatoire des hommes de plus de 40 ans avec un rhumatisme inflammatoire a, en effet, montré que le risque de fausses couches de leur compagne était plus élevé, 12,3 %, lorsque la grossesse avait eu lieu alors qu’ils étaient déjà reconnus malades (220 hommes) que lorsque la grossesse s’était déroulée avant ce diagnostic (7,5 % : 677 hommes). Le pourcentage de grossesses d’enfants vivants a aussi été un peu plus faible (86,4 % contre 89,2 %) dans le premier cas.  En revanche, il n’a pas été noté de différence pour le taux de prématurité, et les autres complications de la grossesse.

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Claire FAUCHERY

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