Décès d’un bébé soigné à la médecine traditionnelle : prison avec sursis pour le tradipraticien

10/02/2021 Par L. C.
Faits divers / Justice
En juillet 2016, une petite tahitienne de 16 mois a succombé à une infection mal soignée et à une déshydratation sévère. Sa famille n’avait pas souhaité qu’elle voit un médecin, préférant qu’elle bénéficie de soins traditionnels effectués par un guérisseur.
 

Les faits se sont déroulés en juillet 2016, à Tahiti. Alors qu’une petite fille de 16 mois est souffrante, sa famille décide de la faire soigner par un tradipraticien, c'est-à-dire une personne pratiquant une forme de médecine traditionnelle. Ce dernier diagnostique alors une angine et lui prescrit des plantes en décoction. Mais en la massant, le guérisseur aggrave l’état du bébé, qui souffre en réalité d’une infection mal soignée et de déshydratation. Selon le tribunal, qui rendait son jugement mardi, ces massages au niveau de la zone infectée auraient permis de libérer des germes dans l’organisme du bébé. “Cela a concouru de manière déterminante à la survenue du décès, faute d’autant plus grave que le prévenu convient lui-même qu’il ne connaissait pas la manière de parer au mal de l’enfant dont il ne connaissait ni la nature, ni l’origine”, ont indiqué les juges. Le tribunal a estimé que la petite fille a été “privée de toute chance de survie”, et ajouté que des soins pratiqués la veille auraient “probablement” pu éviter le drame. Un traitement à base d’antibiotiques aurait pu la sauver, d’après les expertises. Le tradipraticien a ainsi été condamné à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire et exercice illégal de la médecine.

Concernant la famille, qui a privilégié la médecine traditionnelle, les juges ont estimé que, même sans connaissances en médecine, l’entourage ne pouvait ignorer la gravité de la situation de l’enfant en l’ayant vue la veille du décès, rapporte Radio 1. L’arrière-grand-mère qui refusait d'aller voir un médecin a été condamnée à six mois de prison avec sursis. Les grands-parents ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis. Les parents de l’enfant, qui souhaitaient se rendre chez un médecin et ont finalement décidé de faire appel à un guérisseur devant l’opposition de leurs proches, ont été dispensés de peine, bien qu’ils aient été reconnus coupables d’homicide involontaire par négligence, précise la chaîne de télévision Polynésie 1ère. L’arrière-grand-père, la tante, et une autre tradipraticienne qui a vu l’enfant le jour de sa mort, ont été relaxés. Le tribunal a considéré “qu'au-delà des fautes de négligence ou de maladresse qui peuvent être retenues, les prévenus n’étaient animés d’aucune intention malveillante et que bien au contraire, tous souhaitaient en réalité venir en aide à l’enfant”.   [avec Radio1 et la1ere.francetvinfo.fr]

Vignette
Vignette

Médecins, faut-il signer l'accord conventionnel proposé par la Cnam?

Thierry Lemoine

Thierry Lemoine

Oui

Il ne faut pas rêver: la très grande majorité des médecins secteur 1 ne se déconventionnera pas ( pour les secteurs 2, la questio... Lire plus

0 commentaire
10 débatteurs en ligne10 en ligne





La sélection de la rédaction

Podcast Vie de famille
Jumelles et médecins généralistes : "L'idée, c'était d'avancer ensemble"
15/04/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
1
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
1
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Neurologie
Syndrome de Guillain-Barré : une urgence diagnostique et thérapeutique
04/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17