Covid : la Rosp des médecins traitants ne sera pas compensée

Les premières estimations, n'intégrant pas les items déclaratifs, indique une Rosp en hausse de 0.9% en 2020 par rapport à 2019 pour les médecins traitants de l'adulte (+1.7% entre 2018 et 2019). En avril, ces derniers devraient toucher environ 270.200.000 d'euros de rémunération forfaitaire, soit une baisse médiane de 5 euros par généraliste par rapport à l'année précédente. La Rosp pédiatrique est quant à elle en hausse de 8.9% et la Rosp des endocrinologues de 8.7% (+55 euros par spécialiste).  

Les chiffres présentés jeudi 11 février par la Cnam au groupe de travail sur la Rosp, et commentés sur le site de la FMF, montrent en revanche une baisse de 3.3% pour la Rosp des cardiologues et de 8% pour les gastro-entérologues, soit environ 80 à 88 euros de perte pour ces spécialistes. Si ces derniers feront l'objet d'une compensation "afin de tenir compte de l'impact de la crise sanitaire sur l'activité et de la baisse de la patientèle suivie en 2020", la Cnam ne prévoit "pas de mesure spécifique pour les Rosp dont les rémunérations globales sont à la hausse". 

Pourtant, le Covid a affecté fortement les indicateurs, notamment ceux "dont la réalisation passent par des dosages biologiques ou des actes", du fait des déprogrammations ou du non recours au soin lors du premier confinement : la part des patients MT traités par antibiotiques ayant bénéficié d'au moins deux dosages d'HbA1c dans l'année est en baisse de 2.8 points, la part des patientes MT de 50 à 74 ans participant au dépistage du cancer du sein, de 3 points et la part de patientes de 25-65 ans ayant réalisé un frottis de 1.6 point. L'indice global de prescription dans le reste du répertoire chute de 3.8 points. Les effets psychologiques de la crise sanitaire sont également visibles : l'indicateur des initiations de traitement par benzodiazépines hypnotiques est en hausse de 1.9 point et celui des initiations de traitement anxiolytique de 0.7 point. 

A l'inverse, d'autres indicateurs ont été impactés positivement, relève la Cnam. L'application des gestes barrières et les confinements ont diminué la circulation des pathologies infectieuses et donc le taux de traitement par antibiotiques (-8.6 points). La part des patients MT de 65 ans ou plus vaccinés contre la grippe a augmenté de 7.7 points, atteignant 64.2%. Mais pour les patients à risque, l'objectif cible n'est pas atteint (40.9% contre 42%). "Ce qui laisse quand même plusieurs millions de patients non vaccinés, alors que la totalité des vaccins grippaux a été utilisée, et confirme ce que nous disons depuis plusieurs années : il n’y a pas assez de vaccins grippaux pour atteindre les objectifs fixés (arbitrairement) par la Cnam", dénonce la FMF. "Tout ceci montre à l’évidence que l’atteinte des objectifs ne dépend en grande partie pas des médecins, et que tout ce dispositif n’est qu’une mascarade", fustige le syndicat. Pour la FMF, la Rosp est une "rémunération sur objectif" ignorant "l'aspect santé publique".