Aveugle après une chirurgie au laser pratiquée par erreur : six mois d'interdiction d'exercice pour l'ophtalmo

11/12/2023 Par Aveline Marques
Déontologie
Un ophtalmologue marseillais a été sanctionné par la chambre disciplinaire de première instance de Paca pour avoir opéré par erreur un patient, alors que ce dernier venait pour une prescription de lunettes.
 

L'incident s'est déroulé en octobre 2020, dans le cabinet de cet ophtalmologue marseillais. Adrien*, un patient de 43 ans consulte pour une vérification de ses lunettes de repos. Le médecin l'invite à s'assoir, à coller son front contre une machine… et pratique une chirurgie au laser Yag. Le spécialiste aurait confondu ce patient avec un autre, plus âgé, atteint de cataracte. "En 10 minutes", Adrien tombe aveugle. Ce n'est qu'au bout d'un an et demi, au prix de plusieurs opérations et d'une pose d'implants, qu'il retrouvera la vue. Mais aujourd'hui, le quadragénaire, qui ne peut plus exercer son métier et doit jongler entre plusieurs paires de lunettes, demande réparation. Trois procédures ont été engagées. La première, disciplinaire, vient d'aboutir à une sanction de six mois d'interdiction d'exercice pour l'ophtalmologue, prononcée par l'Ordre des médecins de Paca. Si le praticien ne fait pas appel, elle prendra effet le 1er février prochain. La deuxième action, au civil, vise à indemniser Adrien pour le préjudice subi. Le médecin est enfin poursuivi au pénal pour blessure involontaire et non-assistance à personne en danger, la victime reprochant au médecin de l'avoir laissé dans cet état en salle d'attente. Le médecin a depuis reconnu son erreur. "Nous étions en période covid, tout le monde portait des masques et lorsque mon client a appelé le patient selon la liste des dossiers enregistrés par la secrétaire, c'est le mauvais patient présent dans la salle d'attente, qui s'est levé et s'est installé dans le cabinet", a plaidé son avocat devant l'Ordre. L'ophtalmologue assure avoir ensuite reconfirmé l'identité du patient, ce que ce dernier réfute, soutenant que le médecin l'a appelé par le mauvais prénom. [avec Francebleu.fr et BFMTV.com]

5 débatteurs en ligne5 en ligne
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Incontournable
Médecine générale
il y a 2 ans
Cette histoire est bien le reflet d'une médecine de robot et de médecins qui ne connaissent pas leurs patients. La consultation doit se dérouler le plus vite possible. Les ophtalmo n'ont même plus un bureau, les contrôles de base sont effectués par une assistante et l'ophtalmo passe 5 minutes avec quelqu'un ou quelqu'une qu'il ne connaît pas. Il est programmé pour traiter au laser Yag une cataracte et se sert de ce laser sans voir que le patient qui est assis en face de lui n'a pas de cataracte et il ne lui demande même pas pourquoi il est là. C'est une honte pour la médecine ! En tant que patient j'ai peur !
il y a 2 ans
C'est..... et cela reste un excellent chirurgien après 40 ans d'exercice sans problème avec une grande empathie pour ses milliers de patients traités sans problème Hélas cela arrive et c'est pour cela que l'on paie des RCP très cher .Il a tout mon soutien car il ne mérite pas que sa retraite soit gâchée par des années de procédures. A force de traîner les médecins dans la boue et de leur imposer des rythmes d'enfer sans les payer correctement vous n'en n'aurez plus , Il est grand temps que les médecins restaurent leur image par de la bonne communication et que ce pays fasse le choix d'augmenter le pourcentage du budget santé .Que vaut un pays qui ne respecte pas ses médecins.?
Photo de profil de Hassan CHATTI
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Débatteur Passionné
Médecine physique et de réadaptation
il y a 2 ans
Autant je comprend le civil et l'ordinal mais le pénal ... a part donner l'impression au patient d'agir dans l'interet commun en isolant un élément dangereux de la société qui va attaquer tout le monde au YAM. Le professionnel avoue son erreur, il n'a pas l'air de chercher à mettre ça sous le tapis. J'ai toujours du mal avec les suspensions si le professionnel est reconnu comme compétent techniquement par ailleurs. Qu'il doive faire des TIG en acte gratuit jusqu'à remboursement + interet, c'est une chose, priver toute une patientelle/bassin de PEC, s'en est une autre. Dommage qu'il n'y ai pas de juridiction spécialisée dans la santé qui prenne en compte tout les tenants et aboutissant pour rendre une décision commune (ordre et justice) cohérente pour tout le monde.
 
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