Antivax et anti-masque, le Dr Louis Fouché suspendu trois mois par l’Ordre des médecins

27/11/2023 Par Marion Jort
Déontologie
L’anesthésiste-réanimateur marseillais avait notamment tenu des propos anti-masques et défendu l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19 pendant la crise sanitaire.  

 

Deux ans après l’ouverture d’une procédure disciplinaire par l’Ordre des médecins, le Dr Louis Fouché vient d’être condamné. L’instance reprochait à l’anesthésiste-réanimateur d’avoir tenu des propos "en contradiction avec les recommandations sanitaires prescrites pour lutter contre la pandémie de Covid-19", notamment le port du masque, et de s’être élevé contre les vaccins à ARN messager.  

La procédure visait aussi sa promotion de traitements non éprouvés pour lutter contre le virus, en particulier de l’hydroxychloroquine. Le Cnom visait enfin une interview diffusée dans le cadre du documentaire complotiste Hold Up

Le 13 novembre, le praticien a donc été condamné de trois mois d’interdiction d’exercer la médecine. L’Ordre régional, qui a rendu le verdict, a toutefois "écarté une partie des griefs exprimés par l’Ordre national dans sa plainte", précise 20 Minutes. "Il ne ressort d’aucune des pièces du dossier que le Dr F. n’aurait pas assuré des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science à ses patients", a considéré l’instance. 

En revanche, "les propos constatés dans plusieurs vidéos d’entretiens accordés à des médias ou réseaux sociaux, selon lesquels, notamment, l’action des autorités relèverait d’une ‘narration gouvernementale de la peur’ et d’une ‘tyrannie technosanitariste’, les chiffres relatifs à la surmortalité due au Covid-19 seraient 'faux', […] ou encore son engagement dans le collectif ‘RéinfoCovid’ pour sortir du ‘déferlement totalitaire actuel’, sont marqués à tout le moins d’un manque de retenue et de prudence de nature à le faire regarder comme s’étant alors écarté de son obligation de se mettre au service de la collectivité dans le cadre de l’action sanitaire poursuivie alors par les pouvoirs publics pour lutter contre l’épidémie", a-telle jugé.  

Le médecin, qui a depuis quitté l’hôpital de la Conception (AP-HM) où il exerçait, a décidé de faire appel.  

 
[avec 20 Minutes

Approuvez-vous la décision de rendre obligatoire une prescription pour les médicaments anti-rhume à base de pseudoéphédrine ?

Jean-Thierry Betrom

Jean-Thierry Betrom

Non

Autant retirer ces médicaments de la circulation car maintenant que l'information a été diffusée par tous les média ( principe de ... Lire plus

11 débatteurs en ligne11 en ligne
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Je partage bien des réflexions et des analyses assez lucides sur la politique sanitaire de notre pays de ce jeune médecin réanimateur que j'ai côtoyé quelque-peu au CHU Conception et qui est indiscutablement un excellent professionnel, ses postures idéologiques parfois un peu utopistes ne méritaient pas une interdiction d'exercer et tout le monde aura bien compris que ce jugement disciplinaire est censé protéger ceux qui décidaient des stratégies lors de la crise...J'ai moi-même été interdit de donner des soins aux assurés 4 mois par la SAS du CNOM, car un directeur de clinique avait facturé des actes à mon insu pour ne pas rémunérer des MG qui se sucraient avec les cotations 0.8C sur mes malades, cela m'a coûté 48k€ d'amendes à payer à la CPAM, 30k€ de frais de défense, j'ai esté en Conseil d'Etat sans succès pour 10k€ supplémentaires de frais, mis en redressement, obligé de continuer de travailler après ma retraite pour payer mes dettes, j'ai compris comment les jugements disciplinaires se gèrent au CNOM, si on ne plait pas, on n'a peu de chances de bénéficier de l'équité et de la clémence...J'écris un livre sur le sujet j'espère pouvoir le publier avant de disparaitre.
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Façon contournée de dire : il est un bon médecin, mais il n'a pas obéi, donc on le punit. Le clou qui dépasse est enfoncé à coups de marteau. Cela dit, il y a tellement de contorsions verbales dans la longue phrase du juge, que je me demande ce qu'il pense au fond de lui-même. Évidemment que l'état a cherché à faire peur : "nous sommes en guerre" ! Personne, même les plus fervents supporters de la doxa , n'en doutent pas une seconde. Là où les avis divergent radicalement, c'est: est-ce qu'il a eu raison de faire peur ?
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238 points
Débatteur Renommé
Médecine générale
il y a 1 an
Mes chers Consoeurs et Confrères conseillers ordinaux, ne pensez-vous pas qu'il serait temps de passer à autre chose; sanctionner de la sorte un médecin qui quoiqu'on en pense, a essayé de garder son libre arbitre, de garder son sens critique, est en ce qui me concerne tout à fait anormal; les patients qu'il a pris en charge comme d'autres médecins ont ils eu moins de chance que les autres ? a t'il eu plus de décès ? voilà les seules questions que mes collègues conseillers ordinaux auraient du et doivent se poser; la pensée unique n'a jamais fait avancer les choses bien au contraire; nos ministres de la santé ou nos hommes politiques par certaines de leurs positions sont aussi hautement condamnables à ce moment là; en ce qui me concerne, il est heureux que des collègues continuent à réfléchir, à penser différemment et osent s'opposer aux diktats de certains pour le bien de leurs patients; la seul chose que nous devons toujours avoir à l'esprit, je parle des médecins de terrain et pas des médecins de plateaux tv ou politiques ... nos actions font'elles du tort à nos patients ? sont'elles dangereuses pour nos patients ? L'ivermectine a t'elle tuée ? certainement pas; a t'elle été efficace contre le covid ? peut-être que non et alors ... au moins certains ont essayé de faire quelques choses pour leur patients alors que d'autres ont peut-être trop écoutés et se sont abstenus de toutes prises en charge. chacun a sa conscience; en ce qui me concerne, j'ai très tôt prescrit azithromycine, corticoïdes, anticoagulants et oxygène à mes patients sans me poser de questions sur "j'ai le droit ou pas" car ces traitements n'ont, à défaut d'être utiles pour tous, jamais mis la santé de quiconque en danger; ne rien prescrire pour moi m'était juste impossible. n'oublions jamais cette locution: Primum non nocere ... que tout médecin doit avoir en tète mais tout faire aussi en son âme et conscience pour ses patients. Confraternellement.
 
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