Médecins étrangers : les candidats recalés aux EVC de médecine générale "ne doivent pas être maintenus en poste", alerte le jury

08/02/2024 Par Aveline Marques
Les membres du jury de l'édition 2023 des épreuves de vérification des connaissances (EVC) en médecine générale signent une tribune dans Le Monde pour s'opposer à la régularisation annoncée des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) qui n'ont pas le niveau pour exercer. 

 

Les EVC qui se sont déroulées en septembre et octobre derniers, dont les résultats sont tombés le 19 décembre, ont laissé plus d'un médecin étranger sur le carreau. Particulièrement en médecine générale, où sur 2 662 candidats, seuls 241 ont obtenu la moyenne requise de 12 sur l'ensemble des épreuves, alors que 537 postes étaient ouverts dans la spécialité. Mais alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la "régularisation" des Padhue présents sur le territoire, les médecins membres du jury des EVC de médecine générale sonnent l'alerte dans une tribune publiée ce jeudi 8 février par Le Monde : "Les candidats qui ont échoué aux EVC 2023 ne doivent pas être maintenus en poste. Leur niveau de connaissances ne permet simplement pas l’exercice de la spécialité." "Nous, membres du jury 2023 des EVC dans la spécialité de médecine générale, avons effectué une double correction impartiale et objective des copies, assurent-ils. Nous avons unanimement été surpris par le faible niveau de connaissances d’un nombre important de candidats." 

Régulariser ces candidats entérinerait de facto "une médecine à deux vitesses", considèrent-ils. "Un praticien titulaire d’un diplôme du second cycle des études médicales français ou obtenu dans l’UE, mais n’ayant pas encore passé son doctorat et qui exercerait sur le territoire national serait considéré comme fautif d’un exercice illégal de la médecine. Pourtant, les gouvernements successifs entérinent cette situation en confiant la santé de nos concitoyens à des praticiens dont certains ont un niveau de compétences non validé par un examen objectif." 

"Les déserts médicaux ne justifient de brader ni le niveau des futurs praticiens du pays, ni la qualité et la sécurité des soins !", lancent les signataires. 

 

[avec Le Monde

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Claire FAUCHERY

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2 débatteurs en ligne2 en ligne
Photo de profil de M D
113 points
Incontournable
Médecine générale
il y a 2 ans
Même le niveau de ceux reçus est souvent faible, parfois on se demande comment ils ont pu valider. Dans mon service, l'un d'eux ne savait même pas faire un examen clinique, ni interpreter un ecbu, un radio et je ne parle même pas des prescriptions... Impossible de lui confier des patients. Quand j'ai alerté l'administration, on m'a répondu qu'on était obligé de le garder, et lui, il m'a menacé de mort si je ne validais pas. Au final, c'est moi qui suis parti...
Photo de profil de Georges Baradat
186 points
Cardiologie et maladies vasculaires
il y a 2 ans
Cette qualification a deux vitesses est ancienne et n'a pu se faire qu'avec l'accord tacite de nos universitaires lesquels ne se sont préoccupés de maintenir un nombre suffisant d'étudiant que pour assurer le fonctionnement de leur service et le recrutement de leurs PH négligeant complètement les besoins des hôpitaux non universitaires et plus généralement de la population. Même chose pour nos politiques et nos énarques qui sont assurés de bénéficier de coupe fils pour l'accès au soins sans délai dans des filières d'excellences parisiennes universitaires.
Photo de profil de sebastien colas
56 points
Gériatrie
il y a 2 ans
Je me souviens d'un interne vietnamien aux urgences où j'étais de garde senior qui ne parlait absolument pas Français, d'une interne de neuro roumaine interdite de prescription par les chefs tant elle était dangereuse et dont sa charge de travail a du être reparti entre les 3 autres internes ( elle touchait qd même son salaire) . Que dire du médecin HUE qui avait inventé être titulaire d'une capacité de médecin d'urgence pédiatrique qui n'existait pas et qui a été embauché comme senior dans un SAU et qui posait son bip de samu pour aller rejoindre sa famille et faire les courses Tous cela dans le 51 ET que dire de l'ophtalmo que j'ai vu dans le 13 en novembre de l'année dernière qui ne parlait pas Français et ne comprenait pas mon pbm de vue car je porte lentille et lunette en même temps ( pas le choix) . la notion d'amblyopie lui était totalement inconnue !!!!!!!!
 
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