Le stérilet Jaydess augmente le risque de grossesse extra-utérine
Il existe un risque accru de grossesse extra-utérine (GEU) chez les femmes porteuses du stérilet Jaydess (Bayer) par rapport aux autres dispositifs intra-utérin. Mais ce risque reste toutefois inférieur à celui des femmes sans contraception. C’est ce que révèle une vaste étude menée par le groupement d’intérêt scientifique EPI-Phare.
Jaydess n’est plus commercialisé depuis novembre 2024. Cependant, de nombreuses femmes en sont encore porteuses (entre 55 000 et 60 000 ; et "il est possible que certains stérilets soient encore disponibles dans des pharmacies de ville jusqu’en février 2027", indique l’ANSM.
Lorsqu’une grossesse survient chez une femme porteuse d’un stérilet, il s’agit d’un échec de la contraception, même si ce risque de GEU reste inférieur à celui des femmes utilisant une autre méthode de contraception, et a fortiori, des femmes sans contraception. Cependant, des données préliminaires ont suggéré un surrisque avec Jaydess par rapport aux autres stérilets. L’ANSM a donc demandé à EPI-Phare de conduire une étude afin de confirmer ou non ce surrisque.
L’étude a porté sur l’ensemble des GEU étant survenues chez les femmes ayant eu une pose de stérilet pour la première fois entre 2018 et 2022. L’étude a ainsi porté sur 45 450 femmes qui ont reçu un DIU au lévonorgestrel 13,5 mg, 212 301 avec un DIU au lévonorgestrel 19,5 mg, 244 871 avec un DIU au lévonorgestrel 52 mg et 1 033 505 avec un DIU au cuivre.
Les résultats confirment que les DIU protègent contre le risque de GEU par rapport à l’absence de contraception, mais "lorsqu’une grossesse extra-utérine survient avec un DIU en place, son risque dépend du type de DIU utilisé", concluent les auteurs. "Les résultats montrent que Jaydess, le moins dosé des stérilets hormonaux au lévonorgestrel, expose à un risque de GEU 2 à 3 fois supérieur à celui observé avec les autres stérilets", précise l’ANSM, confirmant les données précédentes. Ainsi, par rapport aux utilisatrices de DIU au cuivre, les risques relatifs étaient de 2,57 avec le 13,5 mg (Jaydess), contre 1,37 avec le 19,5 mg et 0,62 avec le 52 mg.
L’agence sanitaire conseille de rassurer les patientes porteuses de Jaydess, qui ne doit pas être retiré sauf si la patiente en exprime la volonté. Elles doivent cependant être informées des symptômes évocateurs de GEU. Et ce dispositif ne doit plus être prescrit, ni posé. Enfin, les méthodes de contraception de première intention, dont les stérilets au cuivre, doivent être privilégiées, en particulier chez les nullipares.
Références :
D’après un communiqué de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, 27 Novembre), et d’Epiphare (26 novembre) ; et NEJM Evid 2025;4(12) (25 novembre)
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