
Chikungunya : six décès recensés depuis le début de l'année à La Réunion
Six décès "liés au chikungunya" ont été recensés depuis le début de l'année à La Réunion, indique Santé publique France dans son dernier bulletin consacré à la surveillance épidémiologique des arboviroses sur cette île de l'océan Indien. Ces décès sont tous survenus chez des personnes de plus 70 ans porteuses de comorbidités.

Six. C'est le nombre de décès "liés au chikungunya" qui ont été recensés depuis le début de l'année à La Réunion. Ils sont survenus entre les 10 et 30 mars derniers chez des personnes de plus 70 ans porteuses de comorbidités, précise Santé publique France, dans son dernier bulletin épidémiologique publié ce mercredi 16 avril. Plusieurs décès sont en cours d’investigation pour savoir s'ils sont imputables ou non au virus.
"L'épidémie est toujours en cours", indique SPF, qui constate "une diminution du nombre de cas" en semaine 14 (du 31 mars au 6 avril) par rapport à la semaine précédente, avec 4 913 cas confirmés signalés contre 7 653 en S13. "Les indicateurs en lien avec le chikungunya en médecine de ville et aux urgences amorcent une baisse", peut-on lire. "Un recul de deux semaines supplémentaires est nécessaire pour confirmer ou non le passage du pic épidémique", temporise Santé publique France.
Depuis début 2025, plus de 33 000 cas confirmés biologiquement ont été recensés sur l'île de l'océan Indien. Un chiffre probablement sous-évalué du fait du faible taux de dépistage. Ainsi, selon le directeur de l'agence régionale de santé de La Réunion, Gérard Cotellon, "plus de 100 000" personnes pourraient avoir été touchées sur ce territoire qui compte 900 000 habitants.
A ce jour, 224 hospitalisations de plus de 24 heures ont été recensées sur l'île, dont 196 pour lesquelles le chikungunya était le motif d’admission. "Pour les autres, le diagnostic a été confirmé au cours de l’hospitalisation", précise-t-on. Parmi ces cas hospitalisés, un quart avait moins de 6 mois et près de la moitié avait plus de 65 ans ; "deux populations qui représentent la majorité des cas hospitalisés pour chikungunya". En outre, 41 cas graves ont été enregistrés.
Avant cette épidémie, déclenchée en août 2024 mais qui a explosé début 2025, aucun cas de chikungunya n'avait été signalé à La Réunion depuis 2010, rappelle l'AFP. Si elle est considérée comme "généralisée et majeure" par Santé publique France, l'épidémie actuelle a toutefois un impact sanitaire moindre que durant la grande épidémie de 2005-2006. "En 2005, 266 000 personnes, soit 40% de la population, avait été touchées. On avait déploré plus de 250 décès et une quarantaine de transmissions maternelles du virus", a rappelé Anna-Bella Failloux, responsable de l'unité arbovirus de Pasteur.
Une campagne de vaccination (avec le vaccin Ixchiq de Valneva) a démarré depuis le 7 avril dernier pour les personnes les plus à risque (présentant des comorbidités ou âgées de plus de 65 ans), conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé. Vu son démarrage tardif, elle "ne jouera pas le rôle d'arrêt de transmission" mais "va éviter des cas graves", a estimé auprès de l'AFP Patrick Mavingui, directeur de recherche CNRS.
Références :
Santé publique France (16 avril 2025). Avec AFP.
La sélection de la rédaction
Après l'angine et la cystite, faut-il autoriser les pharmaciens à prendre en charge davantage de pathologies "simples"?
François Pl
Non
Petit extrait d'une interview du Dr C. Recchia : "avoir une angine en hiver est presque devenu… banal. Pourtant, comme l’explique... Lire plus