moustique tigre

Chikungunya : début de la campagne de vaccination à La Réunion

Devant l'accélération de l'épidémie de chikungunya, et le risque de saturation des établissements hospitaliers, le CHU de La Réunion a décidé de déclencher le plan blanc, qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux. En outre, la campagne de vaccination contre le chikungunya a débuté lundi, alors que le pic épidémique est attendu pour mi-avril. 

08/04/2025 Par Dre Marielle Ammouche
Infectiologie
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Le CHU de La Réunion a ainsi annoncé avoir déclenché le plan blanc "afin de faire face à une accélération significative" de la prise en charge de patients atteints de chikungunya et une "augmentation très importante" de l'activité des urgences sur ses deux sites, à Saint-Denis (nord) et Saint-Pierre (sud). Le CHU de La Réunion fait aussi état d'une "saturation des capacités d'hospitalisation, malgré l'ouverture de lits supplémentaires", ainsi que d'une "tension croissante sur les ressources humaines, avec un taux d'absentéisme élevé" lié au chikungunya.

En parallèle, la campagne de vaccination ciblée a débuté ce lundi 7 avril, a annoncé l'agence régionale de santé. Elle cible les personnes à risque, c’est-à-dire présentant des comorbidités ou âgées de plus de 65 ans. Elle s'effectue avec le vaccin Ixchiq (Valneva), seul vaccin disponible, qui a reçu son autorisation de mise sur le marché européen en juin dernier. 40 000 doses sont déjà arrivées sur l'île. La vaccination, gratuite pour ces patients, peut être effectuée par un médecin, une infirmière ou un pharmacien, précise l'ARS.  

 

Pic attendu mi-avril

"Les semaines les plus délicates se profilent, le pic est attendu mi-avril", a déclaré vendredi dernier, sur franceinfo, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, avant un déplacement sur l'île. "Il y a un énorme travail qui est fait pour lutter contre les effets du chikungunya", a-t-il ajouté.

Plus de 20 000 cas ont déjà été recensés depuis le déclenchement de l'épidémie en août 2024, l'immense majorité depuis le début de l'année. L'épidémie continue de progresser : selon le dernier bilan sanitaire, près de 6 000 nouveaux cas ont été enregistrés au cours de la semaine du 17 au 23 mars. Deux personnes, âgées de 86 et 96 ans, sont officiellement mortes du virus, transmis par le moustique tigre. L'ARS a également recensé 31 cas graves, dont la moitié chez des nourrissons.

Manuel Valls a rappelé sur franceinfo que l'épidémie "met sous tension tout le système de santé", en particulier dans le sud de l'île, la zone la plus touchée, expliquant se rendre sur place pour "marquer notre engagement sur ce dossier". Le CHU de La Réunion avait appelé dès la semaine dernière les habitants à ne se rendre aux urgences "qu'en cas de réelle urgence médicale", expliquant que son antenne du sud de l'île affrontait une "situation de tension capacitaire maximale" en raison de l'afflux de patients contaminés par le chikungunya.   

 

Mayotte sous surveillance

A Mayotte, l'épidémie progresse aussi. Douze cas ont désormais été enregistrés, mais aucun n'a nécessité une hospitalisation, selon l'ARS locale. Elle avait détecté le premier cas le 5 mars, et le premier cas autochtone a été confirmé le 26 mars.

L'impact de la maladie reste pour l'instant loin de celui de l'épidémie de 2005-2006, qui avait touché 260 000 personnes (plus d'un tiers de la population) et fait plus de 200 morts.

Le dernier déclenchement du plan blanc dans les hôpitaux de La Réunion remonte à janvier 2022, pour faire face à l'afflux de malades contaminés par le Covid. Il avait été levé après près d'un mois.

Après La Réunion, Manuel Valls se rendra à Mayotte, "qui reste dans une situation très difficile" après le passage du cyclone Chido en décembre et qui a tué au moins 40 personnes. 

Un projet de loi pour refonder l'archipel doit être examiné au Sénat le 19 mai, après l'entrée en vigueur fin février d'une première loi d'urgence pour sa reconstruction. 

Références :

Avec AFP

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