Cancer du sein HER2 avancé : une nouvelle thérapie ciblée pourrait devenir la référence en première ligne
Une avancée importante dans le cancer du sein HER2-positif a été présentée au congrès annuel de l’American society of clinical oncology, qui se tient à Chicago.
Une avancée importante dans le cancer du sein HER2-positif a été présentée au congrès annuel de l’American society of clinical oncology (Asco, Chicago, 30 mai-3 juin). Une nouvelle association de traitements montre, en effet, une amélioration majeure de la survie sans progression en première ligne de traitement, et pourrait devenir le traitement de référence au stade localement avancé ou métastatique. Ces résultats sont importants, car ce cancer a connu peu d’évolutions thérapeutiques ces dix dernières années. Et le traitement actuel ciblant la mutation HER2 (trastuzumab et le pertuzumab) associé à une chimiothérapie (taxane), conduit souvent à un échec et à la progression de la maladie dans les 2 ans.
La nouvelle association en question est le T-DXd, un anticorps conjugué composé de trastuzumab lié au déruxtécan (Enhertu, Daiichi-Sankyo). Il a déjà prouvé son intérêt après échec des traitements standards. Mais des chercheurs ont voulu déterminer si ce traitement pouvait également améliorer les résultats chez les patientes en première intention. C’est l’objet de l’essai Destiny-Breast09.
Cette étude porté sur 1 157 patientes atteintes d'un cancer du sein HER2-positif localement avancé ou métastatique, n'ayant reçu ni chimiothérapie ni thérapie ciblant HER2. Plusieurs groupes de traitements ont été analysés : 383 patientes ont reçu le T-DXd associé au pertuzumab, et 387 le traitement standard (taxane, trastuzumab et pertuzumab, THP).
Les résultats montrent qu’après un suivi médian de près de 2,5 ans (29 mois), le T-DXd associé au pertuzumab réduisait le risque de progression de la maladie ou de décès de 44% par rapport au traitement standard (THP). La survie médiane sans progression était de 40,7 mois avec le T-DXd + pertuzumab, contre 26,9 dans le groupe THP.
À 2 ans, environ 70% des patients du groupe T-DXd + pertuzumab n'avaient pas de progression tumorale, contre environ 52% dans le groupe THP. Plus encore, chez les patients ayant reçu le T-DXd + pertuzumab, environ 85% avaient une réponse au traitement, contre 78,6% dans le groupe THP ; et 15% ont eu une réponse complète sous T-DXd et pertuzumab, contre 8,5% sous THP.
En outre, même s’il est trop tôt pour avoir des données significatives, les auteurs ont observé une tendance à l'amélioration de la survie globale chez les patients ayant reçu du T-DXd associé au pertuzumab.
Sur le plan de la tolérance, les deux groupes ont présenté des taux similaires d'effets indésirables graves. Cependant, du fait de la durée du traitement plus longue dans le groupe T-DXd, certains effets indésirables, notamment digestifs y étaient plus fréquents. Par ailleurs, la pneumopathie interstitielle, qui constitue un effet indésirable connu du T-DXd, a été signalée chez environ 12% des patients.
"L'essai Destiny-Breast09 a le potentiel d'établir un nouveau traitement de référence en première intention pour le cancer du sein métastatique HER2-positif, un contexte qui n'a pas connu d'innovation significative depuis plus de dix ans. Le trastuzumab déruxtécan représente un traitement ciblé hautement efficace et a démontré des résultats prometteurs en première intention et en traitement avancé du cancer du sein métastatique HER2-positif" a résumé l'auteure principale de l'étude, Sara Tolaney (Boston).
Références :
D’après le Congrès annuel de l’American society of clinical oncology (Asco), Chicago, 30 mai -3 juin ; ascopost.com (2 juin) ; et J Clin Oncol 43, 2025 (suppl 17; abstr LBA1008)
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