Autisme : une nouvelle étude confirme l’absence de lien avec le paracétamol pendant la grossesse
Encore une étude qui vient contredire Donald Trump sur le lien entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et l'apparition de troubles autistiques chez l'enfant.
Cette nouvelle étude, qui vient d’être publiée dans le British Medical Journal, conclut que "les données actuellement disponibles sont insuffisantes pour avérer un lien entre l'exposition au paracétamol in utero et l'autisme ainsi que le trouble du déficit de l'attention (TDAH) pendant l'enfance".
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump, a plusieurs fois associé la prise de paracétamol pendant la grossesse à un risque d'autisme élevé pour les enfants, au cours des dernières semaines. En septembre, il a explicitement appelé les femmes enceintes à ne pas prendre de paracétamol. La communauté scientifique a très largement dénoncé ces allégations, rappelant que le consensus médical ne retenait pas de lien de causalité, et que le paracétamol - commercialisé sous le nom Tylenol aux Etats-Unis - est l'antidouleur de choix pour les femmes enceintes. L'OMS avait déjà affirmé, immédiatement après les propos de Donald Trump, qu'il n'existait aucune preuve concluante que le paracétamol augmente le risque d'autisme chez le fœtus.
L'étude publiée par BMJ vient renforcer ce consensus. Elle ne se fonde pas sur de nouvelles recherches mais donne le tableau le plus complet et le plus précis en date sur l'état des connaissances. Ainsi, son objectif était d’évaluer la qualité, les biais et la validité des données. Elle compile d'autres études qui ont essayé de dresser un bilan des connaissances.
Les auteurs ont analysé 9 revues systématiques d’essais randomisés et d’études de cohorte, cas-témoins ou transversales (40 études) rapportant des données sur l’autisme (six études) et le TDAH (17 études) chez la descendance, dont 4 méta-analyses.
Plusieurs études ont bien avancé une possible association entre paracétamol et autisme ou TDAH. Mais leur qualité est "faible" ou "extrêmement faible", selon les auteurs de l'étude du BMJ. La plupart du temps, elles ne prennent pas assez en compte d'autres facteurs confondants tels que les prédispositions génétiques, ou les problèmes de santé de la mère. Ces études ne donnent donc guère d'indice sur les réels mécanismes de cause à effet.
C’est le cas, en particulier pour une étude, publiée en 2025, dans la revue Environmental Health et régulièrement citée par l'administration Trump. Elle constatait une corrélation entre prise de paracétamol chez la mère et troubles autistiques chez l'enfant, mais prévenait qu'il n'était pas possible de conclure à un mécanisme de cause à effet.
Plusieurs experts ont salué l'étude du BMJ. Elle "se base sur une méthodologie de grande qualité qui confirme ce que les experts répètent à travers le monde entier", a ainsi jugé Dimitrios Siassakos, professeur d'obstétrique à l'University College de Londres, cité par l'organisme britannique Science Media Center, qui recueille les réactions d'experts après la publication d'études scientifiques.
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