Paracétamol pendant la grossesse : l’EMA et l’OMS réagissent aux propos de Trump
L'EMA et l'OMS répondent aux récents propos du président américain, Donald Trump, qui a fortement déconseillé le paracétamol aux femmes enceintes, l'associant à un risque d'autisme élevé pour les enfants.
L’agence européenne du médicament (EMA) s’est fendue d’un communiqué pour réaffirmer que le paracétamol peut être utilisé pendant la grossesse, selon les recommandations et en cas de nécessité pour douleur ou fièvre. "Il n’existe actuellement aucune nouvelle preuve qui nécessiterait une modification des recommandations européennes actuelles concernant son utilisation", est-il écrit. "Le paracétamol reste une option importante pour traiter la douleur ou la fièvre chez les femmes enceintes", a confirmé Steffen Thirstrup, directeur médical de l’EMA.
L’autorité sanitaire européenne répondait ainsi aux récents propos de Donald Trump qui avait fortement déconseillé le paracétamol aux femmes enceintes en début de semaine, l'associant à un risque d'autisme élevé pour les enfants, en dépit d'avis contraires des médecins.
L’EMA rappelle que sa position repose sur des preuves fournies par les études et que le paracétamol pendant la grossesse a fait l’objet d’une évaluation rigoureuse des données scientifiques existantes qui sont nombreuses. Et qu'aucune preuve que le paracétamol pendant la grossesse peut provoquer des troubles chez les enfants, - que ce soit l’autisme ou un risque de malformation chez le fœtus pour le nouveau-né - n’a été mise en évidence. C’est le cas en particulier d’une analyse de l’EMA de 2019, qui concluait que les résultats étaient non concluants et qu’aucun lien ne pouvait être établi entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et des troubles du neurodéveloppement chez l’enfant. Cette absence de lien a ensuite été confirmée en 2021 par The European Network of Teratology Information Services (Entis), et encore par une autre vaste étude en 2024 (Ahlqvist VH. Et al., JAMA, 2024;331(14):1205–1214), portant sur près de 2,5 millions d’enfants nés en Suède entre 1995 et 2019.
L’EMA rappelle que, "comme pour tout médicament destiné à un traitement aigu, [le paracétamol] doit être utilisé à la dose efficace la plus faible, pendant la durée la plus courte possible et aussi rarement que possible".
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est aussi exprimée sur le sujet. "Certaines études d'observation ont suggéré une possible association entre l'exposition prénatale au paracétamol et l'autisme, mais les preuves restent incohérentes", a déclaré un porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, interrogé sur les propos du président américain, lors d'un point de presse régulier. "Plusieurs études n'ont établi aucune relation de ce type", a-t-il dit, appelant à "la prudence avant de conclure à l'existence d'un lien de causalité" entre le paracétamol et l'autisme.
Les vaccins aussi dans la ligne de mire de Trump
L’OMS a aussi défendu les vaccins attaqués par le président américain, ce dernier ayant assuré que les personnes qui ne se faisaient pas vacciner et ne prenaient pas de médicaments n'avaient pas d'autisme. Le porte-parole de l'OMS a réfuté les propos de Donald Trump, affirmant : "Les vaccins sauvent des vies, nous le savons. Les vaccins ne causent pas l'autisme."
"La science est là pour apporter des preuves qui guident les politiques partout dans le monde", a insisté Tarik Jasarevic. Le porte-parole de l'OMS a expliqué que "lorsque les calendriers de vaccination sont retardés, perturbés ou modifiés sans vérification des données probantes, le risque d'infection augmente fortement, non seulement pour l'enfant, mais aussi pour l'ensemble de la communauté".
L'administration Trump avait promis en début d'année de révéler en un temps record les causes de ce qu'elle qualifie d'"épidémie d'autisme". Si les cas d'autisme ont augmenté ces dernières décennies aux Etats-Unis, nombre de scientifiques rejettent l'existence d'une épidémie, mettant en exergue les améliorations des diagnostics. "Près de 62 millions de personnes vivent avec un trouble du spectre autistique dans le monde, et il est clair qu'en tant que communauté internationale, nous devons redoubler d'efforts pour comprendre [ses] causes", a indiqué le porte-parole de l'OMS.
Références :
D’après un communiqué de l’European Medicine Agency (EMA, 23 septembre). Avec AFP
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