Paracétamol.

Paracétamol et grossesse : une vaste étude confirme l’absence de risque

Une nouvelle étude, réalisée par des chercheurs suédois, s'est intéressée à la sécurité du paracétamol pendant la grossesse. Ses résultats se veulent plutôt rassurants.

17/05/2024 Par Marielle Ammouche
Thérapeutique
Paracétamol.

Une vaste étude apporte de l’eau au moulin concernant la sécurité du paracétamol pendant la grossesse. Cette question a été soulevée dans plusieurs essais dont les résultats suggéraient une association possible entre l'utilisation d'acétaminophène (paracétamol) pendant la grossesse et le risque de troubles du développement neurologique chez les enfants. Mais, s’il est préconisé de l’utiliser à la dose la plus faible possible et pendant la durée à plus courte possible, ce traitement est actuellement couramment utilisé pendant la grossesse.

Des auteurs suédois ont donc voulu approfondir ce sujet. Pour cela, ils ont mené une étude de cohorte rétrospective qui a porté sur une population de 2 480 797 enfants nés entre 1995 et 2019 en Suède, avec un suivi jusqu'au 31 décembre 2021. L’utilisation du paracétamol pendant la grossesse était enregistrée à partir des dossiers prénataux et des ordonnances. Les auteurs ont ainsi identifié, au sein de la cohorte, 185 909 enfants (7,49%) qui avaient été exposés à l'acétaminophène pendant la grossesse. Leurs analyses ont porté sur les liens avec le risque d'autisme, de trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité (TDAH) et de déficience intellectuelle chez les enfants.

Il en ressort que, si les résultats bruts montraient une légère augmentation de l’incidence de l’autisme, du TDAH, et de la déficience intellectuelle en cas de prise de paracétamol, cette différence disparaissait lorsque l’on tenait compte de l’ensemble des facteurs de confusions, et en utilisant des analyses de contrôle entre frères et sœurs. Ainsi, il ne subsistait aucune preuve que l'utilisation d'acétaminophène pendant la grossesse était associée à l'autisme (HR 0,98), au TDAH (HR 0,98), ou à une déficience intellectuelle (HR 1,01). De même, aucune association dose-réponse n’a été retrouvée dans les analyses de contrôle entre frères et sœurs. 

Des résultats rassurants donc. Pour les auteurs, les associations observées dans les autres études pourraient être liés à des facteurs de confusion familiaux.

Références :

Sources : Jama. 2024 Apr 9;331(14):1205-1214. doi: 10.1001/jama.2024.3172.

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Claire FAUCHERY

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Biologie médicale
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