La vaccination anti-grippale, une arme contre la maladie d’Alzheimer

28/07/2022 Par Marielle Ammouche
Neurologie
Une vaste étude montre que la vaccination contre la grippe permet de réduire l’incidence de maladie d’Alzheimer de 40% à 4 ans, dans une population âgée de 65 ans et plus. 

 

Des études antérieures ont suggéré un risque réduit de démence après la vaccination antigrippale dans certaines populations. C’est pourquoi des auteurs britanniques ont voulu analyser plus précisément l'effet de la vaccination antigrippale sur le risque de maladie d'Alzheimer (MA). Ils ont donc mis en place une large étude à partir des données d’une grande base de données américaine, qui couvrait la période du 1er septembre 2009 au 31 août 2019. L’objectif était de comparer le risque de survenue de MA entre les patients avec et sans vaccination antigrippale antérieure.  

Plus de 2 millions de personnes âgées de 65 ans et plus, et ne présentant pas de signe de démence à l’initiation, ont été incluses. La moyenne d’âge était de 73,7 ans ; 56,9 % étaient des femmes. Le suivi médian a été de près de 4 ans. 

Les résultats ont montré que la vaccination antigrippale est associée à un risque réduit de MA de 40%. Plus précisément, 5,1 % des patients vaccinés contre la grippe ont développé une MA au cours du suivi, contre 8,5 % des patients non vaccinés, soit un risque relatif de 0,60. Le risque absolu était de 0,034. A partir de ces chiffres, les auteurs ont alors pu calculer qu’il suffisait de vacciner 29,4 personnes de plus de 65 ans pour prévenir l’apparition d’un cas de MA. 

Les mécanismes de cet effet protecteur ne sont pas établis, précisent les chercheurs. "Les mécanismes sous-jacents aux effets protecteurs apparents de la vaccination antigrippale sur le risque de MA méritent une enquête plus approfondie", écrivent-ils. Ils émettent plusieurs hypothèses : des mécanismes spécifiques à la grippe, ses complications, avec éventuellement des similarités épitopiques entre les protéines grippales et la MA ; un impact sur le système immunitaire inné non spécifique; ou encore une réactivité croisée médiée par les lymphocytes, dans le cadre de l’immunité adaptative. 

"Bien que cette étude ait utilisé un grand échantillon, la durée limitée du suivi et la conception rétrospective de la cohorte empêchent de tirer des conclusions solides concernant la causalité", concluent les auteurs. 

 

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