Un médecin doit-il s’enquérir des résultats d’analyses ou d’explorations prescrites a ses patients ?
Dans le cadre de son obligation de continuité des soins envers ses patients, un médecin se doit d’aller aux nouvelles s’il n’a pas reçu les analyses ou les compte rendus d’examens demandés à ses patients.
Un médecin a une obligation de moyens, l’obligeant à délivrer des soins consciencieux et attentifs. Pour établir un diagnostic, il peut avoir besoin d’examens complémentaires (analyses de sang, d’urines, radios, scanner, IRM....). Les résultats de ces examens lui permettront d’informer son patient, en le rassurant ou en l’orientant vers un confrère ou une structure hospitalière, pour affiner ou conforter un diagnostic, et envisager une intervention chirurgicale ou une hospitalisation avec un traitement plus agressif.
Ces résultats d’analyses ou d’examens ne sont pas toujours directement transmis au médecin prescripteur (ce que l’on peut déplorer), par les laboratoires ou les radiologues, et il convient, par conséquent, de rappeler à son patient qu’il doit recontacter son médecin pour s’assurer qu’il a bien pris connaissance de ses résultats, et dans la négative, lui transmettre sans délai. Toutefois, il semble difficile de faire reposer, uniquement sur son patient, cette obligation de transmission, dans la mesure où il peut croire, à tort, que son médecin a bien reçu ses résultats et qu’en l’absence de nouvelles de sa part, ses résultats sont normaux. Sans compter qu’il est parfois difficile de joindre directement et personnellement ce praticien, le patient n’ayant pas forcément bien compris les directives qui lui ont été données et le médecin, souvent surchargé, pouvant manquer de réactivité. Même s’il peut exister une défaillance ou une incompréhension réciproque, en tout état de cause, un médecin doit s’informer et parfois s’inquiéter s’il n’a pas reçu les résultats d’examens complémentaires prescrits à un patient, à plus forte raison s’il suspecte une maladie grave nécessitant des mesures d’urgence.
Un médecin a ainsi une obligation particulière de sécurité ou de prudence qui justifie une organisation sans faille de son activité. Un défaut d’information ou encore un retard au diagnostic pourraient être préjudiciables à son patient et lui faire perdre une chance de guérison ou de survie. Le constat d’une absence de suivi pourrait être sanctionné et assimilé à de la négligence, même si une erreur d’aiguillage a pu être constatée dans le circuit de transmission des résultats.
Si des analyses ou examens complémentaires ont été demandés par un remplaçant du médecin titulaire, ce dernier doit absolument interroger son confrère afin de savoir si des résultats sont attendus et ne pas hésiter à contacter le patient en l’absence de nouvelles de sa part.
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