Deux semaines après la publication du rapport sur la quatrième année d’internat de médecine générale, l’Union confédérale des médecins salariés de France (UCMSF) s’inquiète, dans une communiqué, de la préconisation faite par leurs rapporteurs de la mission spéciale dédiée, de concentrer les stages de cette année d’internat en cabinet libéral afin que les internes “se projettent dans leur futur exercice, majoritairement en milieu ambulatoire selon un exercice libéral”.
“Ce choix fait par les rapporteurs d’une année dédiée au seul modèle d’exercice de la médecine libérale se traduit par une rémunération des futurs internes”, rappelle l’UCMSF, faisant référence au 20% de rétrocession des paiements à l’acte promis par François Braun. “Il écarte les modes d’exercice salariés de la médecine générale qui portent la santé publique et des missions de prévention et d’accès aux soins pour tous, et notamment les plus vulnérables. Le rapport ignore ainsi de fait l’intérêt à en soutenir le développement”, proteste-t-elle.
Pour l’UCMSF, si la maquette définitive confirmait ce choix, “ce choix du seul mode d’exercice libéral pour les internes de 4eme année de médecine générale privera finalement les facultés et les départements de médecine générale de ressources notables en matière de lieux de stages que représentent les centres de santé, les services de Protection Maternelle et Infantile, les services de santé scolaire, les centres de santé sexuelle, les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic…”, prévient la confédération. De plus, écrit-elle, le choix d’imposer l’exercice libéral implique une obligation de cotisation à la Carmf et à l’Urssaf. “Ce choix d’utiliser les jeunes médecins aux seules fins de pallier la pénurie des soins curatifs entretient une politique de santé court-termiste dont nous ne sortons décidemment pas !”, estime-t-elle.
Enfin, l’UCMSF critique la rémunération proposée par François Braun de 4500 euros nets plafonnés, comprenant la base du salaire de Dr Junior, une partie à l’acte et une partie de PDSA obligatoire. “Comment expliquer cette rémunération très supérieure à celle des autres internes en spécialité de 4eme année ? Et comment la justifier au regard de la grille salariale actuelle des médecins salariés non hospitaliers du secteur public qui débutent leur carrière au Ministère de l’Education Nationale ou dans les collectivités locales avec un salaire de 2500 € à 3000 € par mois, à peine supérieur à celui des internes ?”, s’agacent-ils.
Dans ce communiqué, l’UCSMF demande ainsi la création d’un statut de médecins salariés non hospitaliers et de permettre un libre choix de stage en quatrième année.
La sélection de la rédaction
Faut-il octroyer plus d'autonomie aux infirmières ?
Angélique Zecchi-Cabanes
Oui
Pourquoi pas? À partir du moment où elles ont la responsabilité totale de ce qu’elles font et que les médecins généralistes n’ont ... Lire plus