Les étudiants en médecine dézinguent la réforme de la Paces dans une tribune

07/11/2019 Par Marion Jort
Dans une tribune publiée sur Le Figaro étudiant, les étudiants de médecine, pharmacie et kinésithérapie dénoncent la réforme des études de santé, présentée cette semaine par le ministère de la Santé et de l’Enseignement supérieur. 

  “Désillusion”, “reproduction de pratiques passées et dépassées”, “promesse de statu quo”. Les étudiants en médecine, pharmacie et kinésithérapie, par la voix de leurs associations étudiantes (Anemf, Anepf, Fnek)* n’ont pas de mots assez forts pour critiquer, dans une tribune publiée sur Le Figaro Étudiant, la réforme des études de santé présentée par les ministères de la Santé et l’Enseignement supérieur le mardi 5 octobre.    Cette réforme, dont les décrets ont été publiés au Journal officiel, comprend notamment la suppression du numerus clausus, la fin du concours par QCM et a pour objectif de “diversifier les profils” en donnant “plus de flexibilité” et de “souplesse” aux universités.   

  “A défi majeur, réforme ambitieuse”, écrivent-ils conjointement. “La fin du Numerus Clausus et de la Première Année Commune aux Etudes de Santé (PACES) annoncée par le Président de la République devait nous permettre de repenser l’entrée dans les études de santé. Fin de la voie d’entrée unique, du bachotage et introduction d’une sélection respectueuse de la diversité des profils et de l’impact humain sur les futurs étudiants, nombre d’objectifs nobles devaient être les piliers de cette réforme.”  

  Mais loin d’être satisfaits, les associations étudiantes dénoncent l’imprécision de ces textes. “Aujourd’hui l’heure est à la désillusion. Devant des textes aussi flous, et l’absence de moyens financiers suffisants de la part de l’Etat, les seules possibilités que l'on nous offre sont la reproduction de pratiques passées et dépassées”.    Enfin, alors que la réforme promettait une “transformation imminente”, elles critiquent une “réforme s’étalant sur des années”. “Finalement, le recrutement des étudiants ne changera pas et peut-être pourrons-nous espérer un léger renouveau des programmes. Pourtant les discours sont unanimes : changer le paradigme du système de santé ne se fera pas sans une formation efficiente des futurs professionnels de santé. Les futurs étudiants ne savent toujours pas à quoi va ressembler leur première année de formation. Comment susciter des vocations en repoussant l'échéance du changement. Nous y sommes prêts. La décision est entre les mains des Universités.”   En guise de conclusions, les associations étudiants pointent du doigt une réforme qui a finalement “perdu de vue ses objectifs”.      *Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), Aassociation nationale des étudiants en Pharmacie de France (Anepf) et Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (Fnek)  

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