Après le "fiasco" des ECNi2017, les étudiants exigent des excuses et la démission des coupables
L'édition 2017 des épreuves classantes nationales s'est achevée dans la douleur jeudi 22 juin. Mais les étudiants ne veulent pas en rester là. Après l'annulation et la réorganisation de deux épreuves pour cause de sujets "recyclés", les réactions se multiplient. La conférence des doyens de faculté de médecine demande des "mesures immédiates".
"Carabins pas des larbins" : vendredi 23 juin, à Nancy, les étudiants en 6ème année de médecine ont manifesté leur "amertume" et leur "colère" après quatre jours d'ECNi particulièrement éprouvants. "21 heures d'épreuves, 600 QCMs, 3000 cases à cocher", résument les étudiants de Nice, rassemblés eux-aussi pour dénoncer le "fiasco" de l'édition 2017, qui aura compté pas moins de deux épreuves annulées. En cause : deux dossiers déjà traités par certains étudiants. Craignant des recours en annulation de l'ensemble des examens pour rupture de l'égalité, les organisateurs ont choisi de reconvoquer les étudiants jeudi pour repasser les épreuves litigieuses.
Beaucoup d'amertume et de colère à Nancy pour ces #ECNi2017
"Carabins pas des larbins" cc @ANEMF @ISNItwit @ISNARIMG @doyensmed pic.twitter.com/EcbvBV6py6— MiniHarry (@MiniDocHarry) 23 juin 2017
Libérés, délivrés des #ECNi2017 ! 21h d'épreuves, 600 QCMs, 3000 cases à cocher. Fin de la "blague" la #PromoFiasco tire sa révérence ! pic.twitter.com/x74ZfjKLPB
— Robin Jouan (@Robin_ANEMF) 23 juin 2017
Du côté de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), des "mesures urgentes" sont attendues. Elles seront évoquées demain à 10 heures, lors d'une rencontre entre les étudiants, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Reçu vendredi au ministère de la Santé pour évoquer la santé mentale des futurs médecins et la réforme du 3e cycle, l'Intersyndicat national des internes (Isni) en a profité pour réitérer sa demande de "démission immédiate de l'ensemble du conseil scientifique des ECNi". De son côté, le syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) a exigé des "excuses officielles des organisateurs" auprès des étudiants en médecine et la mise en place rapide de l'enquête administrative lancée par le ministère, avec diffusion publique des résultats. La conférence des doyens de facultés de médecine est également montée au créneau via un communiqué, vendredi, de son président, le Pr Jean-Luc Dubois-Randé. "Le cœur du métier de médecin est de savoir faire face aux impondérables, dans des conditions souvent difficiles ; ce n'est pas pour autant les subir ou ne pas apprendre à les éviter", attaque le doyen, saluant "le courage et la dignité" des étudiants de 6e année. La conférence des doyens demande l'instauration de mesures immédiates et pérennes afin que ce "recyclage de sujets" "ne se reproduise plus". Parmi elles, la diffusion d'annales publiques pour éviter une rupture d'équité et la possibilité d'annuler un seul dossier et non l'épreuve entière. Les doyens rappellent également l'interdiction faite aux enseignants de participer à des épreuves d'entrainement organisées par des structures privées et les sanctions à l'égard de ceux qui dévoileront à des étudiants ou des tiers les sujets qu'ils auront transmis ou transmettront. [avec Hospimedia]
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